Cette semaine, nous vous parlons d’une petite pépite nantaise à visiter de toute urgence si ce n’est pas encore le cas pour vous ! L’Artichaut, un lieu atypique mêlant galerie d’art aux arts de la rue et d’objets design, le tout couronné d’un espace café qui saura ravir vos papilles ! Nous étions reçus par Jean et Coralie, les inventeurs/releveurs de ce pari un peu fou de réunir 3 lieux en un seul, qui répondaient à nos curieuses questions.
Audrey : Comment vous est venue l’idée de créer un lieu tel que l’Artichaut ?
Jean : j’avais toujours rêvé de créer une galerie d’art et Coralie voulait ouvrir un café. Nous avons donc pris le parti de combiner ces projets en un seul. Nous avons vraiment conçu l’Artichaut comme une maison, un lieu convivial parfait pour le partage et la discussion ! Une maison regorge d’objets en tous genres et ici, en tant que concept store, nous exposons des objets de design, parce que pour nous ce qui est beau doit aussi être utile et ces objets permettent de révéler la beauté éprouvée par le temps. De plus, d’un point de vue purement commercial, il n’existait pas de galerie de Street Art à Nantes.
Audrey : En effet, on se sent vraiment à l’Artichaut comme à la maison, nous discutons d’art autour d’un café ou d’un jus d’orange et Miss, la chienne des propriétaires monte la garde et passe parmi les visiteurs attablés. D’ailleurs, comment montez-vous vos expositions ? Comment se fait le premier contact avec les artistes que vous exposez ?
Jean : Personnellement, je fréquente de nombreuses galeries et je me rends souvent à des vernissages pour échanger et rencontrer les professionnels du métier, les galeristes et surtout les artistes ! A force de réseautage, on finit par rencontrer du monde ! Et puis j’utilise de plus en plus Instagram pour élargir mon réseau et instaurer un premier contact avec les artistes. Cependant, l’important pour nous est de créer une réelle relation durable avec les artistes pour qu’ils se sentent bien lorsqu’ils exposent chez nous et qu’ils reviennent nous voir et nous laissent quelques souvenirs sur nos murs.
Et comment réagissent les artistes quand vous leur proposez de faire une expo ensemble ? Tout en gardant à l’esprit que Street art et galerie ne font pas nécessairement bon ménage…
Jean : Il existe tout type de réactions parmi les Street artistes. Certains acceptent tout de suite et sautent sur l’occasion pour gagner en visibilité alors que d’autres nous remercient gentiment pour l’invitation mais la déclinent, parce qu’ils ont déjà un métier (non artistique) et qu’ils ne veulent pas voir leurs œuvres exposées. Notre galerie est vraiment un lien entre l’art et la rue. D’ailleurs, on tient toujours à garder cette dimension Street puisqu’on demande aux artistes que l’on expose de graffer sur la devanture de l’Artichaut.
Audrey : Justement, l’Artichaut, comment avez-vous trouvé ce nom ?
Jean : En Savoie, le chardon est un porte-bonheur que l’on accroche sur les maisons chaque année. Quand on a décidé de s’installer à Nantes, on a choisi comme symbole l’artichaut, qui pousse en Bretagne et qui portait un écho tout personnel à notre histoire. En plus, on peut faire plein de jeux de mots avec : Archi chaud, Arty show… Du coup, l’Artichaut nous est venu comme une évidence.
Audrey : Combien d’expos peut-on compter à votre actif ? Quelle actu en ce moment ?
Depuis notre création il y a bientôt deux ans, nous comptons 7 expositions de Street Art. On est d’ailleurs très fiers d’avoir déjà lancé certains artistes qui exposent maintenant à Paris ou à NY ! Nous exposons actuellement deux artistes El Veneno et Demaone CNN avec l’expo Watch Out, 100% hip hop, qui mêle sérigraphies qui mettent à l’honneur le rap belge et français et la calligraphie sur plexiglass. En fond, on fait écouter à nos visiteurs nos inspirations de rap français ! Archi chaud !
Audrey : Et pour la scénographie, comment faites-vous ? Etes-vous formés aux pratiques de galeristes ?
Coralie : Jean a travaillé pendant 3 ans dans une galerie, il a pu y apprendre quelques techniques, mais à l’Artichaut, toute la scénographie est réalisée avec les artistes. Personne ne sait mieux qu’eux comment mettre en valeur leur travail. Ils sont force de proposition et nous donnent des idées auxquelles nous n’aurions jamais pensé seuls ! C’est une réelle collaboration qui s’instaure entre les artistes et l’Artichaut.
Audrey : Quelles études avez-vous faites ? Est-ce qu’elles vous ont servi pour réaliser votre projet ?
Jean : Etant jeune, j’ai toujours rêvé de faire une école d’art, notamment d’entrer à l’Ecole Boule. Cependant, j’ai atterri dans une école de commerce et ma formation m’a surtout servi en ce qui concerne les plans de financement et la communication. J’ai appris l’essentiel lors de mes expériences auprès de galeristes. Et puis le reste, c’est du freestyle !
Audrey : Enfin, l’avenir de l’Artichaut, vous le voyez comment ?
Jean : Maintenant, notre prochain objectif serait de créer un lieu de production, de création et de résidence en Bretagne, pour permettre aux artistes de produire en toute liberté des œuvres que nous pourrons exposer dans notre galerie à Nantes et qui sait, bientôt ailleurs… En espérant que cet article vous aura donné envie de visiter cette galerie, retrouvez leur site internet en cliquant juste ici !