Une fois par mois, les couloirs du CHU de Nantes s’animent et s’emplissent de sons, ma foi, plutôt inhabituels.
Pas de bruits de scanners ou d’IRM mais des notes de musiques, des rythmes caribéens ou des chants d’enfants. Nous sommes au service oncologie. Les enfants que nous entendons sont des patients. Les musiciens, des animateurs de l’association Musique pour tous.
« Le but est vraiment d’interagir les uns avec les autres, de chanter ensemble, de jouer, d’avoir un moment de partage. » nous dit Mathilde, coordinatrice de ces ateliers. C’est bel et bien le sens de cette association, créée en 2011 en région parisienne. Il s’agit d’utiliser la musique comme vecteur social. « C’est un droit et non un privilège », peut-on lire sur le site de l’association. Un droit, car elle est bénéfique pour la construction de soi et pour la (re)construction de ses relations avec autrui. En ce sens, elle est créatrice de lien social.
Initialement fondée pour amener la musique à des publics de jeunes défavorisés, les ateliers gratuits de Musique pour tous se déroulèrent, tout d’abord, en région parisienne dans des centres sociaux. Des jeunes, de 7 à 20 ans, pouvaient alors bénéficier d’interventions de musiciens bénévoles, apprendre un instrument mis à disposition par l’association et le pratiquer en groupe. L’idée de Mathilde, à Nantes, a été de transposer ce format en milieu hospitalier, d’apporter la musique à ce public de jeunes malades, dont l’accès à cet art est également empêché, pour d’autres raisons.
On arrive mieux à expliquer le son des congas résonnant dans les couloirs de l’hôpital ! Bon. Il faut aussi se rendre à l’évidence. « Intervenir en CHU, c’est plus difficile », nous confie Mathilde, « certains enfants sont fatigués, certains guérissent, d’autres non… ». Mais c’est aussi grâce à la force de ces moments créés lors des ateliers que ces derniers rencontrent un succès si extraordinaire auprès des jeunes patients. Cela les aide à repenser leur rapport au corps, à oublier la maladie, à rire et à chanter. « Avec le rire, avec l’envie de partager, la musique peut déclencher plein de choses. »
Récemment implantée en région nantaise, l’association Musique pour tous est en plein développement. Il est donc encore temps de rejoindre l’initiative et de participer aux ateliers au CHU : il vous suffit d’envoyer un mail à l’adresse mathilde.stunault@musique-pour-tous.org pour déclarer votre intérêt pour ce beau projet.
Musiciens de tous les pays de la Loire, unissez-vous !
Article rédigé par Jean-Baptiste et Marion
