Musée d’Arts de Nantes : Isadora Duncan dansant par Jules Grandjouan

« Je n’ai pas inventé ma danse, elle existait avant moi ; mais elle dormait et je l’ai réveillé »

C’est sur ces mots d’Isadora Duncan, danseuse américaine qui révolutionna la pratique de la danse, que s’ouvre l’exposition Isadora Duncan dansant par Jules Grandjouan, au Musée d’Arts de Nantes.

Plus que la femme libre et pionnière de la danse moderne, c’est son amitié avec le caricaturiste Jules Grandjouan qui est mise à l’honneur. Une amitié qui les liera jusqu’à la disparition d’Isadora en 1927.

En 1903, la danseuse et le dessinateur se rencontrent pour la première fois alors que celle-ci danse sur des pièces de Chopin au Théâtre Sarah-Bernhardt de Paris. Jules Grandjouan devient alors un ami et un admirateur d’Isadora Duncan. Il sera présent à chacune de ses apparitions parisiennes.

Ce sont plus d’une cinquantaine de dessins réalisés après le décès tragique d’Isadora Duncan que l’on retrouve exposés au Musée d’Arts de Nantes.

Cette exposition foisonnante est un hommage à une artiste qui a lutté toute sa vie pour sa liberté dans ses amours comme dans son art. Mais c’est aussi une invitation déconcertante à danser et à s’affranchir des règles.

« Alors que les danseuses de ballet sont encore corsetées, Duncan se produit en tuniques légères, les pieds nus, cherchant l’équilibre entre le flux vital et la forme du geste »

peut-on lire sur les dispositifs de textes informatifs.

Une exposition symbolique

Isadora Duncan a en effet contribué à l’essor d’un art considéré par certains comme révolutionnaire. Elle a fait de son art un symbole de liberté et de connaissance de soi.

Plusieurs fils se tissent à travers cette exposition. L’appel au mouvement et au déplacement aussi bien physique que mental fait le lien entre dux choses. D’une part, l’engagement politique et social de Jules Grandjouan. D’autre part, l’engagement féministe d’Isadora Duncan, dont la danse libre provoqua maints scandales.

Le style de Grandjouan est vif, précis et d’une réelle virtuosité graphique. Ses dessins au pastel restituent avec brio le mouvement libre et aérien d’Isadora Duncan. Ainsi, plus qu’un hommage vibrant à cette amitié profonde, l’exposition porte une réflexion sur le rôle primordial de la danseuse dans les mouvements de réforme, d’évolution, de transformation et d’innovation artistiques du début du XXème siècle.

Exposition à découvrir Du 17 janvier au 29 avril 2019 au Musée d’arts de Nantes

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