À la trace au Grand T

Mercredi soir dernier, la promotion 2021 de la majeure culture d’Audencia a eu la chance d’assister au Grand T parmi une salle comble à la pièce de théâtre À la trace. Cette pièce polar pleine d’émotion a été écrite par Alexandra Badea et mise en scène par Anne Théron. 

En voici un aperçu proposé par le Théâtre National de Strasbourg :

De quoi ça parle ?  

Sur scène on découvre la jeune Clara, interprétée par Liza Blanchard. Elle cherche à retrouver la trace d’une certaine Anna Girardin dont elle ignore tout et qui pourtant l’obsède. On trouvera avec elle plusieurs femmes portant ce nom, toutes jouées par Judith Henry. Et, bien qu’elles ne soient pas celle tant espérée, elles permettront à Clara d’en apprendre plus sur les motivations de sa recherche.  

En parallèle de cette enquête on trouve une autre femme, plus âgée, interprétée par Nathalie Richard. Au fur et à mesure du récit elle délivrera des brides de sa vie et de son passé à des hommes qu’elle rencontre en ligne.  

Au cours de la pièce, on détricote les liens obscurs qui unissent ces femmes. Pour en savoir plus sur l’intrigue, rendez-vous sur le site du Grand T

Les thématiques abordées : le mensonge, la maternité, l’abandon ou encore la liberté résonnent tout particulièrement à une époque où les femmes sont encore souvent tiraillées entre leurs désirs et leurs obligations, leurs aspirations et leurs insécurités.  

“On ne connaît jamais son enfant. On devrait recevoir un mode d’emploi à la maternité, nous apprendre comment changer les couches, comment donner le bain. À la place, on devrait juste apprendre comment aimer nos enfants sans chercher à les connaître. Toute la vie, on ne fait qu’essayer de les changer. On veut qu’ils nous ressemblent, qu’ils vivent ce qu’on a raté ou au contraire, on veut qu’ils soient différents, on ne supporte pas de voir un miroir sorti de son ventre.” 

Alexandra Badea

Sur scène, ça donne quoi ?  

La mise en scène propose une offre théâtrale innovante qui fait appel à des codes cinématographiques et des outils numériques. 

La structure construite sur la scène permet en un bloc de neuf cases de démultiplier les lieux. Ce bloc et ces cases deviennent également des écrans de projection au gré de l’intrigue. Ils permettent d’introduire des vidéos auprès des comédiens.  

À ce sujet, j’ai d’ailleurs été particulièrement impressionnée par la performance de Nathalie Richard qui échange avec les hommes projetés en vidéo avec un naturel bluffant. 

Photo de la mise en scène de la pièce jouée au Grand T. Des échafaudages ont été installés et formes un carré subdivisé en neuf carrés plus petits. La scène est éclairée d'une lumière verte. Trois des cases montrent des projections de vidéos sur lesquelles on voit des hommes.
Structure scénographique À la trace – © Le Grand T   

Et à la sortie, qu’est-ce qu’on en retient ? 

À la trace est une pièce étonnante qui allie un scénario complexe et original avec une grande accessibilité et divers niveaux de lecture, ce que je trouve fort appréciable.  

La prestation des quatre actrices sur la scène, mais aussi des quatre hommes en vidéos est impressionnante. Le jeu est empreint de gravité mais néanmoins plein de douceur ce qui s’avère très agréable pour les yeux et les oreilles.  

On pourrait conclure en disant qu’À la trace est une pièce captivante qui suscite l’émotion et berce le spectateur.  

Par Estelle Da Eira

Deux autres choix de lecture cette semaine : découvrez le festival nantais Handiclap ou bien l’évènement Candelight Chopin.