L’association étudiante Iségoria organisait ce jeudi 7 mars la finale de la 7ème édition d’Eloquencia, le concours d’éloquence d’Audencia.
L’association, créée en 1994, avait pour premier objectif l’organisation de conférences avec des personnalités du monde politique, culturel ou artistique. Depuis 2013, elle offre la possibilité aux élèves de concourir en démontrant leur aptitude à émouvoir et persuader par les mots sur un sujet imposé. Cette année, six candidats finalistes ont pu brillamment se distinguer au moyen de diverses formes oratoires telles que le discours, la plaidoirie ou la poésie.
Le jury fut cette année exceptionnel, avec notamment la venue de Maître Bertrand Périer. Auteur de La parole est un sport de combat (J.-C. Lattès, 2017), cet avocat enseignant spécialiste de l’art oratoire fait partie des formateurs du programme Eloquentia, créé en 2013 à l’Université Paris VIII en Seine-Saint-Denis. Céline Masieri, présidente de la FFDE (Fédération Française de Débat et d’Eloquence) et étudiante à HEC, nous a également fait le plaisir de faire partie du jury cette année. A leurs côtés se tenaient Louis Michaud, vainqueur d’Eloquencia 2018 et 2016, aujourd’hui attaché parlementaire, et Anne Audran-Ly, professeure de droit à Audencia.
Les six candidats ont dû composer sur des sujets qui leur ont été communiqués environ une semaine à l’avance :
- Guillaume : « Le croque-mort a-t-il bon appétit ? »
- Evan : « Devient-on l’homme ou son uniforme ? »
- Audrey : « La science est-elle une nouvelle tour de Babel ? »
- Nicolas : « L’éloquence est-elle l’école du silence ? »
- Victor : « Le bon grain peut-il se faire rouler dans la farine ? »
- Alexandre : « Toute expérience est-elle bonne à prendre ? »
Le grand gagnant, Nicolas, n’a pas démérité en nous réconciliant avec le silence. Il nous a démontré que ce dernier, bien qu’effrayant de premier abord, peut s’avérer être un grand allié lorsqu’on en maîtrise toutes les formes et subtilités. L’éloquence ne doit en effet pas combattre “contre” mais “avec” le silence.
« J’avais un ami tournesol. » nous confiait au début de son histoire Victor, arrivé second. Il est, pour cette édition, le grand vainqueur du nombre de jeux de mots au kilomètre : un véritable “cereal killer”. Il est à noter qu’avant chaque passage, un membre du public choisi au hasard devait désigner un mot, que le candidat devait intégrer dans son discours. Il sut ainsi placer « phasme » avec brio, et fut presque l’un des seuls à respecter la règle.
Il ne nous vous échappera pas qu’une seule femme a fait partie des finalistes et demi-finalistes cette année, chose que la candidate n’a pas manqué de rappeler au début de son discours avec humour en remerciant « la science pour ses quotas ». Le jury a d’ailleurs rappelé la nécessité des candidatures féminines et de la fin de l’autocensure. On ne peut s’empêcher de penser à Capucine Gourmelon, gagnante de l’édition 2017, qui, à l’occasion d’un témoignage publié sur lemonde.fr le 8 mars 2019, se rappelait déjà que “plus elle grimpait dans la compétition, plus le nombre de filles s’amenuisait”.
Mesdames, vous savez ce qu’il vous reste à faire !