Martin McDonagh: A Typically British Director or an American in Disguise? 

Martin McDonagh: who is he? 

I wanted to write this article primarily to talk about Martin McDonagh, one of my favourite directors, whose talent, in my opinion, is not fully appreciated. He is a British Irish director, born to Irish parents but having spent part of his youth in England, where he began his career as a theatre director. In 2006, he transitioned to filmmaking by directing a short film titled Six Shooters, the only work in his filmography I have yet to see. While McDonagh strives to showcase Irish art around the world, notably by frequently casting his two favourite actors, Brendan Gleeson and Colin Farrell, both Irish, it was by working in the United States that he achieved his greatest success with Three Billboards Outside Ebbing, Missouri

Thus, I found it interesting to reflect on McDonagh’s nature and style. Should we categorize him as a director in the pure British style, or is he more inspired and influenced by American cinema? 

His link with American cinema 

First of all, when we think of American cinema, we inevitably think of Hollywood super productions, even though that is only one part of the whole. American cinema is one of the most influential in the world, especially due to the power of its blockbusters. It covers a wide range of genres, from action films to romantic comedies, thrillers, and dramas. Since the early 20th century, it has shaped global popular culture, producing cinematic icons and legendary directors. American cinema also reflects the history and values of American society, often addressing themes related to the American Dream, individual freedom, and social justice.  

To me, McDonagh fits somewhat into this tradition, especially with his second feature film, Seven Psychopaths. Indeed, this film is set in California, with the main character being a screenwriter suffering from writer’s block. Furthermore, the film features a star-studded cast with big names in American cinema like Woody Harrelson, Sam Rockwell, and Christopher Walken. The last part of the movie takes place in the Californian desert, in a Western-like atmosphere typical of American cinema.

As for Three Billboards Outside Ebbing, Missouri, his third feature and my personal favourite, we again find Sam Rockwell and Woody Harrelson alongside Frances McDormand and Peter Dinklage, other prominent American cinema figures. The film was entirely shot in the United States, specifically in North Carolina. The themes tackled are typical of American cinema, such as racism, justice and the role of the police, and life in small-town America. I find that the violence present in this film, as well as in Seven Psychopaths, is characteristic of American films, particularly in the way it is filmed—choreographed and stylized. 

Why he remains a British artist 

However, like any Irishman, Martin McDonagh is very proud of his roots, and both his first and latest films, In Bruges and The Banshees of Inisherin, lean more towards the style of British cinema. British cinema is often subtler and more realistic than its American counterpart. It is known for sophisticated comedies, social dramas, as well as historical and period films. British productions often emphasize character development and dialogue, with a touch of dark humour. The UK has given rise to influential directors like Alfred Hitchcock and David Lean, as well as world-renowned actors. Its cinema frequently explores issues of social class, tradition, and national identity.  

Both films mentioned above feature the Irish duo of Brendan Gleeson and Colin Farrell. In In Bruges, as the title suggests, the plot takes place in the Belgian city, though it focuses on two London hitmen hiding out in Bruges. I find that this is one of the characteristics of British cinema, and European cinema more broadly, to mix languages and set the action in different corners of the continent. For The Banshees of Inisherin, McDonagh returned to his native country, shooting on the Irish islands of Inis Mór and Achill. In both films, McDonagh makes it a point to showcase sophisticated dialogue and nuanced, ambiguous characters, encouraging the audience to reflect. The perfectly calculated dose of dark humour in these two films also places them firmly within the vein of British cinema. 

Why I think he is a great talent in the making 

Thus, looking at the director’s filmography, it is clear that he is difficult to classify. But to me, that is exactly what makes great filmmakers. They are the ones who can seamlessly juggle between genres and showcase their talent regardless of the circumstances. For example, in Three Billboards, McDonagh applies complex characters, subtle dialogues, and English-style dark humour to a U.S.-based storyline. Like the great directors of the world, he has his favourite actors, whom he transports through time and place, whether in the U.S. or Europe. 

To conclude, the goal of this article was primarily to share my impressions and opinion about this director, who is, in my view, still not well-known enough. I encourage you to start by watching Three Billboards, which I believe is his most accessible film, but also the most moving. 

Tristan Tassel


Martin McDonagh: Un réalisateur typiquement british ou un américain déguisé? 

Martin McDonagh: qui est-il ? 

Je voulais écrire cet article avant tout pour parler de Martin McDonagh, qui est un de mes réalisateurs préférés, et dont le talent n’est pas reconnu à sa juste valeur selon moi. C’est un réalisateur britanno-irlandais, né de parents irlandais, mais ayant vécu une partie de sa jeunesse en Angleterre, où il a commencé sa carrière en tant que metteur en scène au théâtre. C’est en 2006 qu’il commence sa carrière derrière la caméra en réalisant un court métrage intitulé Six shooters, seule œuvre de sa filmographie que je n’ai pas encore vu à ce jour. Si McDonagh s’évertue à faire rayonner l’art irlandais à travers le monde en faisant notamment jouer ses deux acteurs fétiches, Brendan Gleeson et Colin Farrell, tous deux irlandais, dans la plupart de ses projets, c’est bien en tournant aux Etats-Unis qu’il a connu son plus grand succès avec Three Billboards Outside Ebbing, Missouri.  

Dès lors, je trouvais intéressant de m’interroger sur la nature et le style de Martin McDonagh. Devons-nous le catégoriser comme étant un metteur en scène dans le pur style britannique ou est-il plutôt inspiré et influencé par le cinéma américain ? 

Son lien avec le cinéma américain 

Tout d’abord, quand on parle du cinéma américain, on pense évidemment aux superproductions hollywoodiennes, même si cela ne représente évidement qu’une partie d’un tout. Le cinéma américain est l’un des plus influents du monde, notamment grâce à la force de ses blockbusters. Il couvre une large gamme de genres, allant des films d’action aux comédies romantiques, en passant par les thrillers et les drames. Depuis le début du XXe siècle, il a façonné la culture populaire mondiale, produisant des icônes du cinéma et des réalisateurs légendaires. Le cinéma américain est également un reflet de l’histoire et des valeurs de la société américaine, abordant souvent des thèmes liés au rêve américain, à la liberté individuelle, et à la justice sociale.  

Pour moi, McDonagh s’inscrit en quelque sorte dans ce cinéma notamment avec son deuxième long-métrage : Seven Psychopaths. En effet, celui-ci se déroule en Californie, le personnage principal étant un scénariste en manque d’inspiration. De plus, le film bénéficie d’un casting de luxe avec des grands noms du cinéma américain tels que Woody Harrelson, Sam Rockwell ou encore Christopher Walken. La dernière partie du film se déroule dans le désert californien et dans une ambiance de western « à l’américaine ».  

Concernant Three Billboards Outside Ebbing, Missouri, son troisième long-métrage et mon film préféré de sa filmographie, on y retrouve Sam Rockwell et Woody Harrelson aux côtés de Frances McDormand et de Peter Dinklage, d’autres grands noms du cinéma américain. Le film a été tourné entièrement aux Etats-Unis et plus précisément en Caroline du Nord. Les thèmes abordés sont typiques du cinéma américain à savoir le racisme, la justice et le rôle de la police, la vie dans les villages perdus des Etats-Unis… Je trouve que la violence présente dans ce film ainsi que celle dans Seven Psychopaths est caractéristique des films américains, surtout dans la manière dont elle est filmée, à savoir chorégraphiée et stylisée.  

Pourquoi il reste un artiste britannique 

Mais, Martin McDonagh reste, comme tout irlandais, très fier de ses racines et son premier et son dernier film, In Bruges et The Banshees of Inisherin, s’inscrivent plus dans le style du cinéma britannique. Ce dernier se distingue par son style souvent plus subtil et réaliste que celui de son homologue américain. Il est connu pour ses comédies sophistiquées, ses drames sociaux, ainsi que ses films historiques et d’époque. Les productions britanniques mettent souvent l’accent sur le développement des personnages et les dialogues, avec une touche d’humour noir. Elles ont donné naissance à des réalisateurs influents comme Alfred Hitchcock et David Lean, ainsi qu’à des acteurs de renommée mondiale. Le cinéma britannique explore fréquemment des questions de classe sociale, de tradition et d’identité nationale. 

Les deux films cités plus haut ont en commun de mettre en scène le duo d’acteurs irlandais composé de Brendan Gleeson et de Colin Farrell. Dans In Bruges, comme le titre l’indique, la trame se déroule au sein de la ville belge. Mais ce sont des tueurs en série londoniens s’étant exilés à Bruges qui sont mis en scène. Je trouve d’ailleurs que c’est l’une des caractéristiques du cinéma britannique et du cinéma européen plus généralement que de mélanger les langues et de situer l’action dans différents coins du continent.

Pour The Banshees of Inisherin, le réalisateur est retourné dans son pays natal en tournant sur l’île irlandaise d’Inis Mór ainsi que sur l’île d’Achill. Dans les deux films, Martin McDonagh met un point d’honneur à montrer des dialogues sophistiqués et des personnages nuancés et ambigus, amenant le spectateur à réfléchir. La dose d’humour noir dans ces deux films est aussi parfaitement calculée, les inscrivant dans la pure veine du cinéma britannique. 

Pourquoi je pense que c’est un grand en devenir 

Ainsi, on voit dans la filmographie du réalisateur qu’il est difficile de le ranger dans une case. Mais pour moi c’est justement ce qui fait les grands cinéastes. Ce sont ceux qui peuvent jongler entre les genres et qui font profiter de leur talent peu importe les circonstances. Par exemple, dans Three Billboards, McDonagh applique à un scénario se déroulant aux Etats-Unis des personnages complexes, des dialogues subtils et un humour noir à l’anglaise. A la manière des grands réalisateurs de ce monde, il a ses acteurs favoris qu’il balade à travers les époques et les lieux, que ça soit aux Etats-Unis ou en Europe. 

Pour conclure, le but de cet article était surtout de vous partager mes impressions et mon opinion concernant le cinéma de ce réalisateur, pas encore assez connu à mon goût. Je vous invite à commencer par regarder Three Billboards, qui est son film le plus accessible selon moi et aussi le plus touchant.

Tristan Tassel