De la culture dans vos oreilles

Il est loin le temps des bardes, des troubadours et des crieurs publiques… Aujourd’hui, même la radio est vieillissante – comme en témoigne l’actualité peu avantageuse de Radio France. Pourtant, la tradition orale continue à exister à travers de nouveaux supports. Malgré la prépondérance de l’image dans notre société, des dynamiques culturelles se développent à contre-courant et parviennent à trouver une audience réceptive.

Le podcast : espace de liberté et d’expression

D’aucuns considèrent aujourd’hui le podcast comme l’avenir de la radio. On notera d’ailleurs que les radios elles-mêmes ont l’air de cet avis : France Inter crée maintenant des contenus exclusifs de podcasts à écouter en ligne et non diffusés via les ondes traditionnelles…

Le podcast, qu’est-ce que c’est ?

Le terme de podcastvient de la contraction d’Ipod (baladeur Apple) et broadcast (la diffusion). Cette “balado-diffusion” a vocation à être réalisée par tous, pour tous et surtout doit être accessible à tout moment et n’importe où. On peut considérer le podcast comme l’héritier direct des radios libres des années 70, qui portaient bien leur nom et cherchaient à promouvoir la liberté de parole et l’accessibilité de l’information. 

Ça raconte quoi ?

Le podcast est un réel terrain d’innovation et les créateurs de contenus en repoussent les limites. On trouve des podcasts sur tous les sujets : gastronomie, documentaire, conversations, histoire médiévale… Ce qui semble le plus disruptif en matière de thématiques, ce sont les nombreux podcasts abordant des sujets jugés tabous et rarement traités par les autres médias. Par exemple, Vibrant.e.s, avec des podcasts sur la sexualité, notamment la sexualité féminine.

D’un point de vue artistique, les créateurs de podcasts deviennent des maîtres du montage et proposent des contenus aux rythmes et aux ambiances formidables. Par exemple,La librairie du Yokai plonge l’auditeur dans une atmosphère fantastique assez étonnante.

Là où le podcast surprend le plus, c’est aujourd’hui dans la création de fictions audio, en one-shot ou en série. Ces podcasts étonnants plaisent de plus en plus et font même l’objet d’appels d’offre de la part de studios ou d’entreprises. Par exemple, Audible réalise actuellement un appel à projet audio sur la science-fiction sur le thème “Et si demain, la nature”.

Et la culture dans tout ça ?

Le podcast constitue également un véritable miroir de l’activité culturelle. De nombreuses émissions sont consacrées à la critique de films, de livres, d’expositions, de spectacles ou même…. de podcasts. Des podcasts sur des podcasts font leur apparition et cette mise en abyme montre bien à quel point le support intéresse et fait parler. Ces podcasts offrent une belle ouverture vers le monde de la culture et vers son actualité. Parmi eux, le podcast Puzzle propose chaque jour une courte émission portant successivement sur le cinéma, le livre, les spectacles et les podcasts. Il explore-lui aussi des formes de narration créatives. 

Qu’est-ce que ça vaut ?

Évidemment, si le podcast se popularise, s’il intéresse, c’est sans doute qu’il peut rapporter. Depuis 2016, des plateformes ont commencé à s’intéresser au podcast d’un point de vue économique et ont surtout cherché à lui créer son propre modèle. Il y a eu des tentatives de plateformes d’abonnements qui n’ont pas forcément abouties mais qui continuent à se perfectionner comme Majelan. Et surtout, il y a eu des investissements. Spotify, leader incontesté du streaming en musique, est également l’un des plus grands distributeurs de podcasts et se montre très intéressé par ces émissions. En 2019, l’entreprise a fait l’acquisition de plusieurs grands studios producteurs de podcasts (notamment Gimlet Media et Anchor) et a commencé à produire ses propres séries de fictions audio – ce qui n’est pas sans rappeler la stratégie de Netflix. 

Concrètement, Spotify veut que ses abonnés consomment plus de podcasts et surtout moins de musique, parce que si les chansons coûtent cher en royalties et limitent les marges, les podcasts, une fois produits, ne coûtent presque plus rien…

Le livre audio : objet littéraire non identifié 

« C’est un livre à la vérité, mais c’est un livre miraculeux qui n’a ni feuillets ni caractères ; enfin c’est un livre où, pour apprendre, les yeux sont inutiles ; on n’a besoin que d’oreilles. »

Cyrano de Bergerac – Edmond de Rostand

On se souvient tous des histoires du soir de notre enfance, voire même peut-être des premières cassettes audio de Pierre et le loup. Mais la lecture avec les oreilles n’est pas le seul privilège des enfants et le marché des livres audio est en expansion. 

C’est un truc pour les vieux, non ?  

De nombreux préjugés perdurent sur le livre audio. On l’imagine réservé aux malvoyants, aux personnes âgées ou même à ceux qui n’aiment pas lire. Et pourtant, force est de constater qu’il séduit et charme le public avec ses nombreux atouts. C’est vrai, il plaît aussi aux personnes âgées ou à ceux en situations de handicap. Mais il va aussi plaire aux jeunes qui peuvent l’écouter dans les transports, ou encore à ceux qui désirent faire leur jogging, leur vaisselle ou la cuisine en compagnie de Julien Sorel ou de Harry Potter. 

Une femme est assise dans les transports en commun et écoute avec un casque un livre audio tout en consultant son téléphone.

De prime abord, le livre audio séduit parce qu’il est pratique au quotidien, et c’est pour ses qualités intrinsèques qu’il est définitivement adopté par les lecteurs. Car l’expérience du livre audio offre une relation nouvelle au livre, une sorte d’intimité avec le texte et les personnages. Grâce à l’interprétation des lecteurs, les tensions et émotions d’un roman transparaissent avec d’autant plus de force et l’auditeur se trouve happé par l’histoire d’une façon tout à fait singulière.

Mais moi j’aime l’odeur du papier !

Il faut garder à l’esprit que, justement, le livre audio offre un nouveau genre d’expérience aux lecteurs et ne cherche pas à se substituer aux livres papiers traditionnels. D’ailleurs, ceux qui aujourd’hui consomment le plus de livres audio sont déjà des lecteurs aguerris et n’ont pas cessé leurs lectures papiers. Au contraire, ils en ont profité pour lire encore plus, en démultipliant leur temps et leur style de lectures. 

Le livre audio a commencé sa route comme un objet littéraire non identifié : difficile pour les libraires de savoir où le ranger, difficile pour les lecteurs de savoir s’il est fait pour eux… Néanmoins, ce format se fait sa place dans le marché du livre et pèse aujourd’hui 3,5 milliards de dollars dans le monde. Le livre audio suscite un intérêt tout particulier de la part de géants économiques comme Amazon, qui a racheté Audible en 2008 et a depuis considérablement investi dans la plateforme, notamment via d’importantes campagnes publicitaires.

Finalement, ce qu’on peut retenir de cette culture pour les oreilles est que le podcast comme le livre audio sont des médias de l’imaginaire. De vrais rebelles dans un monde gouverné par les images et c’est ce qui fait leur force ! Bien réalisés, ils permettent de développer l’univers de l’auditeur comme aucun autre support, et ont l’avantage de l’éloigner du pouvoir parfois aliénant des écrans.

Par Estelle Da Eira-Rousseau

Cette semaine, découvrez également notre article sur Sylvain Tesson !

WOMAN de Yann-Arthus Bertrand et Anastasia Mikova : être femme aujourd’hui

Avant-première à Nantes dans une salle remplie à 95% de femmes. Le documentaire WOMAN s’ouvre sur une danse sous-marine : une femme et une baleine. Puis, plusieurs témoignages se succèdent. Durant 1h48, femmes et filles de nationalités et d’âges différents parlent face caméra de leur rapport au corps, au travail, à la maternité, à la beauté, à la sexualité, à la vieillesse et à la mort. Bref, parlent de toutes les étapes de la vie d’une femme. Certaines ont subit des violences, d’autres ont trouvé l’amour à 48 ans. Toutes se sont battues du fait de leur condition de femme.

Entre les témoignages, des moments de respiration durant lesquelles nous voyons ces femmes dans leur quotidien, entourées de leur famille ou de leurs amis, parfois au travail. Ces ‘inter-séquences’ permettent de digérer des propos parfois très durs, mais également de constater la diversité des conditions de vie de ces femmes.

Pourquoi WOMAN est un film important

C’est un documentaire qui permet de se poser les bonnes questions et de réfléchir à ce qu’implique le fait d’être une femme. Le but : donner une voix aux femmes.

Un documentaire qui réussit son pari : sans jamais tomber dans le pathos, il nous permet de comprendre et de compatir sur des sujets dont il faut encore parler aujourd’hui tels que l’avortement, l’éducation et les violences (sexuelles ou non) subies par les femmes. Se rappeler que le combat continue et qu’il y a des femmes à soutenir partout dans le monde mais aussi tout près de nous, que ce soit une voisine, une amie ou un membre de notre famille.

Ce documentaire a aussi ceci de superbe : il montre des femmes qui ont survécus et qui parlent sans tabou de leurs peurs les plus profondes, de leurs erreurs mais aussi de leurs succès et de leur fierté d’être une femme aujourd’hui.

Les dessous du documentaire

Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova ont interrogés 2000 femmes sur toute la planète pour ce documentaire. Ils ont tenu à s’entourer d’une équipe de femmes (que ce soit pour les aspects techniques ou pour la traduction). Les entretiens étaient comme des séances de psychanalyse. Les témoins se sont confiées sur des sujets sensibles, parfois tabous. Certaines femmes en parlaient pour la première fois et nous saluons leur courage.

Comment faire entendre la voix des femmes de façon concrète ? Les témoins sont en gros plan sur un fond noir. Les sous-titres sont sur le côté et non pas en bas comme c’est le cas normalement. Le film est ici un moyen pour ces femmes de se faire entendre et les montrent dans toutes leur complexité.

WOMAN, un documentaire nécessaire dont on ressort particulièrement touché.

SORTIE LE 4 MARS 2020, foncez.

Par Claire Barbou des Places

Pour aller plus loin : Cher Corps de Léa Bordier ; Style Like U

Plateforme WOMAN(s) pour aider les femmes à obtenir des postes dans les médias

Pour l’autre article de la semaine, c’est ici !

Rencontre avec Pauline Ferrières, co-créatrice de la marque de mode DEYI 德逸

Bonjour Pauline, est-ce que tu peux te présenter et nous décrire un peu ton parcours ?

Bien sûr, je m’appelle Pauline Ferrières. J’ai 23 ans, je suis originaire d’Aveyron. Passionnée par les arts, j’ai intégré Audencia en 2016. J’avais choisi en particulier cette école pour les enseignements qu’elle propose en lien étroit avec le milieu culturel et artistique. En première année, j’ai opté pour le parcours en partenariat avec les Beaux-Arts de Nantes. Après mon année de césure, j’ai suivi la majeure en management des institutions culturelles à Audencia, puis j’ai complété ma formation à Boston University, en Arts Management.

Lors de mon année de césure, je suis partie pendant un an en Chine, à Beijing. Je suis passionnée par la culture chinoise. J’ai d’abord travaillé en production artistique dans le centre culturel La Plantation, au sein d’un quartier d’art contemporain. Là-bas, j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux artistes, notamment la calligraphe chinoise Ma Defan. J’ai ensuite travaillé en tant que chargée de promotion pour cette artiste. L’été dernier, j’organisais son exposition à Rodez, ma ville natale, dans le cadre de la célébration du centenaire de Pierre Soulages. 

Aujourd’hui, je travaille en collaboration avec une créatrice de mode, Adriana Cagigas, et un designer chinois, Zhang Xing. Ensemble, nous avons créé la marque DEYI 德逸 qui promeut un art de vivre inspiré de la philosophie et des traditions chinoises, avec une approche contemporaine. Le 2 Février dernier, nous présentions, à l’occasion d’un défilé pour la fashion week de Madrid, notre collection de mode éthique.

Les pièces de la collection ont été créées avec des tissus d’exception des minorités Miao du Sud de la Chine. Ces techniques ancestrales de confection de tissus se perdent peu à peu car les jeunes générations n’ont plus envie de les apprendre. En effet, elles ne leur permettent plus d’en vivre. Avec notre projet, nous travaillons en collaboration étroite avec les artisans locaux pour permettre la préservation de cet héritage culturel. 

Photographie d'une femme Miao en costume traditionnel comprenant une coiffe argentée et ornée, un haut d'étoffe riche et brodée ainsi qu'un collier doré imposant. La femme est maquillée de paillettes autour des yeux qui étincellent sous la lumière. Cette photographie représente le type d'habits et de tissus ayant inspiré la collection Janvier 2020 de Deyi.
Femme Miao © Pauline Ferrières

Qu’est-ce qui t’attire dans l’art ? Et dans l’art chinois ? 

Ce qui me fascine c’est le pouvoir qu’a l’art de changer la société, d’ouvrir les consciences. De nombreux artistes nous amènent à réfléchir sur notre monde. J’aime collaborer en particulier avec des artistes engagés, qui ont des messages particuliers à transmettre. Je suis convaincue de l’impact social de l’art. Selon moi, il est donc essentiel que l’art sorte des musées. Tous les enjeux autour de l’art dans l’espace public m’intéressent particulièrement. J’ai d’ailleurs pris beaucoup de plaisir à étudier à Nantes. La ville offre une programmation très riche en termes d’art contemporain dans l’espace public.

Concernant les arts visuels chinois, je suis passionnée par la calligraphie, un art trois fois millénaire. Je suis aussi très intéressée par la création chinoise contemporaine. J’apprécie particulièrement les œuvres de l’artiste contemporain chinois Xu Bing. Il réalise notamment des installations artistiques avec des déchets et des végétaux qui évoquent les paysages montagneux que l’on retrouve sur les estampes traditionnelles chinoises. J’admire aussi beaucoup Cai Guo-Qiang. Cet artiste chinois qui exerce à New York ne cesse d’innover en utilisant de la poudre à canon pour réaliser ses œuvres. 

Comment as-tu vécu ton expérience d’expatriée en Chine ?

J’ai très bien vécu mon année en Chine. Ce fut l’une des plus belles années de ma vie. Il m’a fallu bien sûr quelques jours d’adaptation mais ma maîtrise du mandarin m’a permis de vite m’adapter. La Chine est un pays très dépaysant où j’ai eu la chance de faire de superbes rencontres artistiques. Ma passion pour la Chine n’a fait que s’intensifier depuis. J’ai été formée par des maîtres chinois à la philosophie du thé, l’art floral, l’art de la céramique et au guqin(une cithare traditionnelle chinoise). J’ai alors pris l’initiative d’organiser des workshops pour les expatriés de Beijing à qui je présentais la culture chinoise, en présence de ces maîtres.

Ma Defan et Pauline Ferrières © Zhang Xing

As-tu éprouvé des difficultés dans ton parcours ? 

Bien sûr. Je pense que ma plus grande difficulté aujourd’hui est de parvenir à jongler entre mes études et les projets artistiques je développe en parallèle, en tant qu’auto-entrepreneur. Il me faut faire preuve d’une grande organisation et de flexibilité. Je dois parvenir aussi à gérer au mieux mon stress.

D’autre part, dans le cadre de mes collaborations avec des Chinois, j’ai fait face à de nombreux challenges dûs aux différences culturelles. Ma connaissance fine de la culture chinoise aujourd’hui me permet de mieux gérer ces défis. 

Quels conseils donnerais-tu aux étudiants souhaitant travailler dans l’art dans un pays étranger ?

Tout d’abord, j’estime qu’une grande motivation est la clé. C’est un travail de longue haleine. Il ne faut pas hésiter à solliciter et relancer de nombreuses institutions (et ne pas avoir peur des refus !). Être très actif sur les réseaux sociaux professionnels et entretenir son réseau me semble aussi essentiel. 

Je recommande aussi de contacter régulièrement des personnes dont les carrières vous intéressent pour leur poser des questions. 

Tout au long de mon parcours professionnel, j’ai eu de la chance de rencontrer des personnes qui m’ont beaucoup aidée ; mais je pense que cette chance, il faut savoir la provoquer ! Quand j’étais en Chine, j’ai fait au mieux pour m’intégrer avec la population, contrairement à une grande partie de la communauté expatriée qui reste entre elle. J’ai développé mon réseau artistique sur place. 

Pour travailler dans l’art à l’étranger, il me semble aussi important d’avoir une connaissance fine du milieu artistique qui vous intéresse, dans le pays en question. Il faut se tenir régulièrement informé de l’actualité dans ce domaine, être très curieux.

Que prévois-tu pour la suite ?

Je travaille actuellement sur la commercialisation des pièces de la collection de DEYI. Nous envisageons de participer à d’autres défilés d’ici la fin de l’année.

De manière plus large, j’ai pour ambition à l’avenir de continuer à promouvoir les échanges culturels et artistiques entre la Chine et l’Europe. J’ai aussi à cœur de donner une nouvelle image de la Chine et éveiller les consciences quant à la nécessité de préserver l’héritage culturel des minorités chinoises.

Par Catherine Zhang

Vous souhaitez en savoir plus sur Pauline ? N’hésitez pas à visionner son interview sur la chaîne de télévision chinoise CGT. Vous pouvez aussi explorer le site de sa marque, ainsi que le compte Instagram « deyi.living ».

Cette semaine, d’autres témoignages de femmes inspirantes sont mis en avant sur notre blog par ici.

Les femmes artistes

Les femmes ont inspiré les artistes à travers les siècles dans l’Art. Le corps de la femme a souvent été représenté dans les œuvres d’art, notamment dans la peinture et la sculpture. Les femmes étaient considérées comme des muses. Cependant, elles ont longtemps été sous-représentées en tant qu’artistes. Pendant de nombreuses années, le monde de l’Art foisonnait de noms masculins. Lorsque l’on pense artistes, certains noms nous viennent spontanément à l’esprit : Van Gogh, Delacroix, Michel-Ange, Renoir, Monet… Qu’en est-il des femmes artistes ?

La reconnaissance des femmes artistes dans l’Histoire

Au cours du Moyen-Âge et de la Renaissance, les femmes étaient peu considérées dans le monde de l’Art. Artiste était un métier réservé à la gente masculine. Les femmes artistes restaient alors anonymes ou se cachaient derrière des pseudonymes masculins. Cela s’explique par les nombreux freins de la société du Moyen-Âge et de la Renaissance. Les femmes étaient cantonnées à leur rôle d’épouse. Elles étaient souvent associées à la faiblesse et à la procréation. De plus, pendant la Renaissance, l’Art est associé à la pensée (ex : Leonard de Vinci), celle-ci étant réservée exclusivement aux hommes.

Artemisia Gentileschi (1593-1652) est l’une des rares exceptions. Elle s’est imposée en tant que peintre dans une discipline où les femmes étaient peu acceptées. Très admirée au cours de sa vie, elle était considérée comme une artiste majeure du mouvement baroque. Cependant, après sa mort, elle sombra dans l’oubli. Jusqu’à ce que l’on retrouve ses œuvres au XXe siècle.

Des femmes pionnières

Au cours de l’Histoire, les femmes doivent lutter pour se faire une place dans le monde de l’Art. On peut citer Rosa Bonheur qui a annoncé ouvertement son homosexualité et adopté des comportements masculins (fume et porte des pantalons) pour se faire connaître. Cela a fait scandale à l’époque. Ses efforts acharnés n’ont pas été vains, elle a été la première femme à recevoir la légion d’honneur pour fait artistique.

Berthe Morisot, Dans le parc, circa 1874
© Petit Palais / Roger-Viollet
Berthe Morisot, Dans le parc, circa 1874 © Petit Palais / Roger-Viollet

Berthe Morisot (1841-1895) est un autre exemple d’artiste accomplie. Pionnière, elle souhaitait se consacrer totalement à son art. Tandis qu’elle travaillait, son mari, Eugène Manet (frère d’Édouard Manet) s’occupait de leurs enfants. C’est un schéma familial très moderne pour l’époque. Elle rejoint un groupe de peintres constitué essentiellement d’hommes, les impressionnistes. Alors qu’elle est admirée par ses pairs (Manet, Degas, Renoir…), ses œuvres sont considérées comme naïves, délicates et gracieuses par le public. De ce fait, elle reçoit de nombreuses injures et travaille sans cesse pour que son art soit reconnu.

Cette différence de statut entre artistes masculins et féminins s’affaiblit progressivement à partir du milieu du XIXe siècle. Les femmes artistes ont souvent dû scandaliser le public pour être reconnues. C’est le cas de Niki de Saint Phalle (1930-2002) qui s’est faite connaître grâce à son œuvre Tirs dans les années 1960, où elle tirait à la carabine sur ses toiles.

« Quand une femme veut réellement monter au sommet de l’art international, elle y arrive. J’en suis la preuve vivante »

Niki de Saint Phalle

Qu’en est-il aujourd’hui ?

On peut également citer les Guerillas Girls, un collectif fondé en 1985 qui utilise un art provocateur pour dénoncer la place des femmes dans les musées, notamment avec l’œuvre Do women have to be naked to get into the Met. Museum* ? (1989). En outre, à l’époque, seulement 5% des collections du Metropolitan Museum représentaient l’art féminin, tandis que 85% des œuvres étaient des nus féminins.

Ceci est l'affiche originale de la campagne des Guerilla Girls décrite dans l'article.
Affiche originale – Guerilla Girls

Aujourd’hui, les femmes artistes ont une place de plus en plus importante et ont un discours engagé. Cependant, elles sont encore peu représentées dans les musées. Ainsi, pour pallier ce déséquilibre, le Baltimore Museum of Art (BMA) a pris une décision remarquable. Le musée s’engage à acquérir exclusivement des œuvres de femmes artistes au cours de l’année 2020. Le BMA va consacrer 2,5 millions de dollars à ce projet. Actuellement, la collection du musée comprend seulement 4% d’œuvres provenant d’artistes féminines. Une belle initiative pour encourager la parité dans le monde artistique.

Pour en savoir plus, suivez ce lien.

*Faut-il que les femmes soient nues pour rejoindre les collections du Metropolitan Museum ?

Par Mathilde Rembecki.

Pour l’autre article de la semaine, c’est ici !

Bong Joon Ho a parasité les Oscars 2020

Une première dans l’histoire de la cérémonie

Dimanche 9 février, la grande messe hollywoodienne a récompensé le meilleur du cinéma de l’année et on retient le sacre du film du sud-coréen Bong Joon Ho, Parasite qui est reparti avec 4 statuettes. C’est la première fois qu’un film en langue étrangère remporte l’Oscar du « meilleur film ». Et ce n’est pas tout, quatuor gagnant pour ce chef d’œuvre qui gagne également le prix du « meilleur réalisateur », « meilleur scénario original » et « meilleur film international ».

Vent de fraicheur dans cette cérémonie qui a tendance à aduler le cinéma américain, quoique d’une qualité et d’une diversité évidente, mais qui regroupe trop souvent le reste du septième art dans la catégorie « film international ». Elle s’aligne ainsi sur le choix du jury du Festival de Cannes, qui a servi de rampe de lancement au film en lui décernant la Palme d’Or en mai 2019

Il faut dire que ces récompenses sont bien méritées pour ce film qui raconte l’histoire d’une famille de chômeurs qui accumule des petits boulots pour sortir de leur misère. Pauvres donc, mais ingénieux et opportunistes lorsqu’il s’agit de mettre en place une arnaque pour rentrer dans les faveurs d’une famille de riches coréens. Parasite c’est l’histoire de la lutte des classes et d’un renversement de l’ordre établi par une société capitaliste qui laisse des victimes derrière elle. Un film complètement farfelu teinté d’humour noir, qui fait rire et pleurer à la fois. Chaque plan est réfléchi par son réalisateur qui s’est formé aux polars et aux films d’auteur, les dialogues sont tranchants et le résultat fait preuve d’une grande subtilité.

Photographie de l'équipe du film Parasite, avec 7 personnes dont tout à gauche le réalisateur Bong Joon Ho.

Avec plus de 1,7 millions d’entrées en France, Parasite devient la Palme d’Or la plus visionnée depuis quinze ans, juste derrière le documentaire de Michael Moore Farenheit 9/11. Il ressortira dans les salles françaises le 19 février dans une nouvelle version en noir et blanc supervisée par le réalisateur. Je conseille néanmoins aux abonnés Canal+ d’attendre sa diffusion à la fin du mois pour (re)visionner ce chef d’œuvre dans sa version originale. 

Une cérémonie de qualité

Le reste de la cérémonie s’est déroulé sans grande surprise. Dans la lignée des Golden Globes, on retrouve Joaquin Phoenix sacré « meilleur acteur » pour son rôle dans Joker, Renée Zellweger « meilleure actrice » pour Judy et Brad Pitt « meilleur second-rôle » pour Once Upon a Time… in Hollywood

Sur le banc de touche, le géant américain Netflix est quant à lui reparti avec seulement 2 prix contre 24 nominations. La seule reconnaissance de The Irishman sera une standing ovation du Dolby Theatre pour Martin Scorcese suite à un hommage rendu par Bong Joon Ho lors d’un de ses discours. Les français repartent sans récompense malgré la nomination des Misérables dans la catégorie « meilleur film international », dont le réalisateur Ladj Ly a été la véritable révélation de l’année pour le cinéma hexagonal. Rien non plus pour J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin qui perd dans la catégorie « meilleur film d’animation » face à Toy Story 4. Disney tient alors sa revanche sur la cérémonie 2019 et remporte le bras de fer contre Netflix avec 4 prix pour 23 nominations. Duel qui reflète la guerre que se livre les studios américains – quand on sait qu’une campagne pour un Oscar se chiffre à plusieurs millions de dollars…

Les quelque prix attribués au superbe film de Sam Mendes 1917, dont « meilleure photographie » et « meilleurs effets spéciaux » déçoivent les fans du blockbuster qui le voyaient grand favori de la cérémonie. On applaudit néanmoins la prouesse technique et on lui attribue volontiers le prix du « meilleur plan séquence ». 

En grande passionnée de musique, je me dois aussi de saluer la performance de Billie Eilish (la Bong Joon Ho des Grammy Awards 2020) qui livre une sublime interprétation de Yesterday des Beatles lors du Memoriam. Elle a largement volé la vedette à la chanteuse américaine Janelle Monae chargée de l’ouverture de la cérémonie, qui a laissé planer le doute entre play-back complètement raté ou référence que je n’ai personnellement toujours pas saisie…

Les Oscars s’achèvent enfin après plus de 3h30 de cérémonie. On est globalement satisfait des prix attribués, conforté dans l’idée que l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences nous a cette année encore, proposé une sélection de qualité qui reflète en partie le meilleur du cinéma de l’année. Pour ne pas rester sur sa fin, la cérémonie des Césars aura lieu le vendredi 28 février 2020.

Par Tessa Godel

Cet article vous a plu ? Consultez nos autres articles en lien avec le monde du cinéma, par exemple une analyse de Ma Vie de John F. Donovan ou cette critique de Ready Player One, de Spielberg.

Palmarès complet des Oscars 2020

Film : Parasite de Bong Joon Ho
Réalisateur : Bong Joon Ho (Parasite)
Acteur : Joaquin Phoenix (Joker)
Actrice : Renée Zellweger (Judy)
Second rôle féminin : Laura Dern (Marriage Story)
Second rôle masculin : Brad Pitt (Once Upon a Time… in Hollywood)
Scénario original : Parasite de Bong Joon Ho
Scénario (adaptation) : Jojo Rabbit de Taika Waititi
Photographie : 1917 de Sam Mendes
Musique originale : Joker de Todd Phillips
Chanson originale : « (I’m Gonna) Love Me Again (Rocketman) » d’Elton John et Taron Egerton
Film international : Parasite de Bong Joon Ho
Film d’animation : Toy Story 4 de Josh Cooley
Documentaire : American Factory de Julia Reichert et Steven Bognar
Maquillage et coiffure : Scandale (Bombshell) de Jay Roach
Costumes : Les Filles du docteur March de Greta Gerwig
Montage son : Le Mans 66 de James Mangold
Mixage son : 1917 de Sam Mendes
Décors : Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino
Effets spéciaux : 1917 de Sam Mendes
Montage : Le Mans 66 de James Mangold
Court-métrage : The Neighbor’s Window de Marshall Curry
Court-métrage d’animation : Hair Love de Matthew A. Cherry et Bruce W. Smith
Court-métrage documentaire : Learning to Skateboard in a Warzone (If You’re a Girl) de Carol Dysinger


Poèmes en cavale au Lieu Unique

En partenariat avec la Maison de la Poésie, le Lieu Unique accueillait ce mercredi 5 février 2020 Isabelle Pinçon et Mariette Navarro. Autrices de la maison Cheyne Éditeur, elles partagent avec nous dans un format intimiste une lecture d’extraits de leurs derniers ouvrages.

Piloté depuis 2017 par Elsa Pallot et Benoît Reiss, Cheyne Éditeur fait partie intégrante du paysage de l’édition littéraire indépendante. La maison travaille à faire entendre une sonorité poétique singulière, inscrite dans l’ère du temps. Isabelle Pinçon et Mariette Navarro ont toutes les deux écrit dans la collection Grands Fonds de Cheyne. Par ailleurs, Elsa Pallot nous explique que dans le vocabulaire typographique, le « grand fond » représente la marge du livre. Une collection en marge des codes donc, proposant des formes atypiques.

Isabelle Pinçon, Lapetitegens

Isabelle Pinçon est née en Algérie en 1959 et vit aujourd’hui à Nantes. Elle obtient le prix Kowalski en 1994 pour Emmanuelle vit dans les plans (Cheyne Éditeur), son premier livre de poésie. L’auteure donne vie aux mots et aux choses en jouant avec le quotidien et suggérant des histoires tendres et ironiques reflétant notre société. En 2019 est sorti son nouvel ouvrage, Lapetitegens (Cheyne Éditeur).

À travers son œuvre, Isabelle Pinçon questionne l’identité, la société, l’individu et le tout. Elle nous décrypte ce titre comme incarnant l’individu au singulier « la » et les individus au pluriel, en tant qu’entité, « gens ». Alors que l’on pense saisir qui ou ce qu’est lapetitegens, l’auteure se joue de nous et déconstruit nos pensées. Incarne-t-elle un sentiment, la vie, la liberté, la pensée, l’idée, ou peut-être simplement rien ?

« Parfois lapetitegens est écrabouillée par le pied d’un passant, personne ne remarque le crime à cause des bruits assourdissants de la ville, tout se met en accordéon, ses guiboles et son élan, et les insectes lui rendent visite en petites colonies, elle aime bien le chatouillis des fourmis qui transportent de lourdes montagnes (…) »

Isabelle Pinçon, Lapetitegens

La performance poétique sensible et percutante d’Isabelle Pinçon défait nos habitudes et saisit le moment, pour faire vivre les mots qu’elle écrit et nous transmettre leur musicalité avec émotion.

Le Lieu Unique, Nantes
En partenariat avec la Maison de la Poésie, d’autres lectures auront lieu au Lieu Unique au mois de mars. A entendre : Elisabeth Jacquet, Xavière Mackay et Aldo Qureshi.

Mariette Navaro, Les Chemins contraires

La seconde lecture par Mariette Navarro d’un extrait de son livre Les Chemins contraires était tout aussi saisissante et intrigante.

Née en 1980, Mariette Navarro est une femme de lettres et de théâtre. Dramaturge pour différentes compagnies, elle fait aussi partie de comités de lecture et du collectif d’artistes de la Comédie de Béthune depuis 2014. Elle codirige la collection Grands Fonds chez Cheyne Éditeur dans laquelle elle a notamment publié Les Chemins contraires.

Son œuvre se divise en deux parties. En effet, l’auteure nous explique que la première dessine une vision pessimiste et triste de la vie. Les personnages « ne suivent pas le rythme imposé par la société et n’arrivent pas à vivre dans un monde qui va trop vite ». La deuxième partie de l’ouvrage se concentre quant à elle sur un personnage : IL. Mariette Navarro le décrit comme « un grand clown », un « clochard céleste » qui aime « marcher, manger, vivre ». L’auteure nous emmène dans un univers tendre et touchant avec IL, qui prend différentes formes. Parfois humain, parfois juste une idée et peut-être même un dieu. Ainsi, la poésie de l’auteure est délicate, le rythme est lent et régulier, duquel émane l’intime, la douleur, la violence et la joie.

En partenariat avec la Maison de la Poésie, d’autres lectures auront lieu au Lieu Unique au mois de mars. A entendre : Elisabeth Jacquet, Xavière Mackay et Aldo Qureshi. À suivre : https://www.lelieuunique.com/programme/

Par Gabriel Bidault

Pour découvrir davantage d’expositions à Nantes, n’hésitez pas à lire notre autre article de la semaine.

Exposition « Saveurs d’artistes, dans la cuisine des peintres »

« Saveurs d’artistes, dans la cuisine des peintres »
du 17/06/2019 au 09/02/2020 au Musée d’Arts de Nantes

Au Musée d’Arts de Nantes, une rétrospective savoureuse autour de l’art, de l’aliment et du repas est à découvrir. Sujet essentiel dans la vie de l’Homme, le repas est un acte social hautement symbolique. Un sujet qui a inspiré de nombreux peintres qui ont su représenter les différentes étapes du processus d’alimentation de l’Homme. Sa vocation n’est pas uniquement de se sustenter mais il dispose d’un véritable rituel codifié. Du choix des aliments à la préparation des plats, du dressage de la table à la consommation du repas, toutes ces étapes ont été source d’inspiration pour les artistes peintres.

L’exposition propose une découverte du sujet sous trois axes : le repas comme rituel social et sacré, la cuisine perçue de longue date comme un royaume « féminin » et les liens privilégiés entre l’art et la nourriture. La rétrospective présente des peintres de tous horizons allant du 17e au 21esiècle. Parmi eux : Valtat, Grimou, Leray, Terniers Le Jeune, Chaissac, Kraen, Spoerri, Frangipane…

Le repas, un rituel social et sacré

Le rite du repas est un sujet privilégié des artistes et a été abordé par des grands maîtres de la peinture. Léonard de Vinci avec La cènePaul Véronèse avec Les Noces de Cana, Caravage avec Le repas à Emmaüsou encore Claude Monet avec Le déjeuner sur l’herbe.

Au cœur de l’exposition, les artistes explorent la relation entre art et nourriture où le repas est un moment du quotidien qu’ils immortalisent.

Jusqu’à la fin de la Renaissance, représentation picturale du repas et tradition religieuse sont fortement reliées. En effet, elle s’apparente à un rituel sacré. De nombreuses œuvres portent également une dimension festive, de l’ordre du festin (« petite fête »). C’est notamment le cas dans les scènes de banquets royaux.

Au centre de l’exposition se dresse l’installation de Daniel Spoerri L’Hommage au jardin d’hiver de la Baronne Salomon de Rothschild. L’œuvre est composée de tables, chaises, assiettes sales, couverts et produits alimentaires d’une autre époque. Une sensation de temps figé se dégage de cette mise en scène. Tout d’abord, installée au cœur de la rétrospective, cette œuvre nous offre une autre vision du rituel du repas. En effet, elle élève la simplicité d’une scène quotidienne au rang d’œuvre d’art. La présence de miroirs autour de l’œuvre invite le spectateur à se projeter dans la scène et à s’intégrer dans le décor, provoquant ainsi une sensation de déjà-vu et d’appropriation de l’œuvre.

Photographie de l'installation de Daniel Spoerri en question, dressée au Musée d'Arts de Nantes et composée de tables, de chaises, d'assiettes sales, de couverts et de produits alimentaires d’une autre époque.
© Gisella Núñez Salgado

La cuisine, royaume « féminin »

La nourriture et le processus de dégustation ont une symbolique sexuelle forte. En d’autres termes, de nombreuses références sexuelles sont associées au domaine culinaire ; en termes de vocabulaire ou de représentations visuelles. Selon l’anthropologue Claude Lévi-Strauss dans La Pensée Sauvage(1962), l’esprit humain fait une analogie entre l’acte de copuler et celui de manger. Ce sont deux sources de plaisir ! Un Mari infidèle surpris par sa femme de David II Teniers Le Jeune, illustre cette proximité entre pratique sexuelle et monde culinaire. Dans ce tableau, un vieillard rejoint une servante dans la cuisine dans le but de tromper sa femme avec cette dernière. Celui-ci pénètre un lieu d’intimité féminine, que l’on peut considérer comme le jardin secret de la servante.

En effet, dans les tableaux du 17e jusqu’à la moitié du 20e siècle, la cuisine semble être un espace représentatif de l’univers féminin. C’est principalement la gente féminine qui l’occupe. Les hommes sont quant à eux représentés comme des mangeurs ou des buveurs. Ils n’interviennent qu’au cours du processus de consommation et non de préparation. Une répartition des tâches révélatrice de l’inégalité des sexes et de la place de la femme dans la société durant cette période : dans sa cuisine !

Liens privilégiés entre l’art et la nourriture

Aussi triviaux qu’ils puissent paraître, les aliments et leur processus de transformation (boucherie, poissonnerie etc.) ont toujours eu un lien étroit avec l’art. Une simple corbeille de fruits peut être sublimée en peinture, donnant naissance à une nature morte, sujet au cœur des travaux de nombreux artistes. Ce sont des thèmes simples, qui parlent à tout le monde et peuvent être facilement transformés « à la sauce » de l’artiste. Par exemple, Louis Valtat nous dévoile dans Légumes et fruits une nature morte aux couleurs vives représentative de son style et de son affiliation au fauvisme.

Photographie du tableau Légumes et fruits de Louis Valtat lors de son exposition au Musée d'art de Nantes. Il représente au premier plan un homme de profile écrivant sur un papier avec un stylo. En arrière-plan, des pommes rouges et des oranges sont posés sur un tissu jaune, étendu sur un canapé.
© Gisella Núñez Salgado

Cette exposition savoureuse nous aura donc conquis de par son approche originale des arts de la table.

Par Caroline Andrieu et Laure Aucaigne de Sainte Croix

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