Roberto Bolaño, a Life on the Edge

Roberto Bolaño is widely recognized as one of the most influential writers in contemporary literature. Born in Chile in 1953, his life and work have left a lasting mark on both Latin American and global literature. Despite his early death in 2003, Bolaño’s prolific output as both a novelist and poet has achieved remarkable international success. His works have been translated into over 20 languages, and his major novels « The Savage Detectives » and « 2666 » earned prestigious awards, including the National Book Critics Circle Award and the « Prix du Meilleur Livre Étranger » in France. 

Life and Political Engagement 

Bolaño’s life was shaped by the military coup in Chile, led by General Pinochet in 1973. Arrested during the coup, he spent several days imprisoned before being released thanks to friends and family. Following this, Bolaño fled Chile, spending years in exile across Europe, an experience that deeply influenced his writing. His early life was marked by adversity, but he began publishing his work as a poet, releasing his first poem at the age of 19. 

In the mid-1980s, Bolaño settled in Barcelona, working various jobs while continuing to write. His debut novel, « Advice from a Morrison Disciple to a Joyce Fanatic » (1985), received critical attention, but it was « The Savage Detectives » (1998) that made his reputation as a major literary force. This novel won numerous literary prizes and brought Bolaño international fame. 

Bolaño’s political experiences shaped much of his writing. In novels such as « The Savage Detectives » and « 2666 », he delved into the trauma of Latin American history, especially the violence of military regimes and the complicit role of intellectuals. His characters—often poets, writers, and artists—struggle with political upheaval, torn between revolutionary ideals and the futility of such pursuits in the face of moral ambiguity. 

Literary Career and Poetry 

Though known primarily for his novels, Bolaño’s career began with poetry. His first collection, « Reinventing Love » (1980), showcased the dark and melancholic tone that would characterize much of his later work. Drawing from his own experiences of poverty and illness, Bolaño’s poetry reflected his personal struggles while maintaining an evocative and emotional depth. His later collections, such as « The Romantic Dogs » and « Three » are a big part of his poetry works. 

Themes and Political Engagement in His Work 

Bolaño’s work is characterized by its exploration of a wide range of themes, including violence, solitude, death, and politics. He frequently depicted marginalized individuals, exiles, and revolutionaries, reflecting his own experiences of political repression and exile. His novels offer a profound reflection on the human condition, grappling with questions of identity, memory, and resistance to oppression. 

A politically engaged writer, Bolaño was an active participant in the student movements of his time and a member of the Chilean Communist Party. His political commitment is evident in his fiction, where he critiques capitalism and globalization, portraying them as forces eroding cultural identity. Despite his critiques, Bolaño’s writing is nuanced, acknowledging the complexities of political action and the often conflicting roles of intellectuals within political movements. 

His ability to capture the essence of Latin American life and history, along with his inventive narrative techniques, have made him a figure in modern literature. Even though a premature death in 2003, Bolaño has left a durable influence on our world. Writers such as Alejandro Zambra, Valeria Luiselli, and Yuri Herrera have acknowledged his impact on their own work, particularly in their exploration of marginalized characters and unconventional narratives. Through his novels and poetry, he gave voice to the voiceless and made literature a tool for resistance and subversion. Despite his struggles with illness and his early death at the age of 50, Bolaño’s influence remains powerful, with his work continuing to captivate and inspire a new generation of readers and writers. 


Roberto Bolaño, une vie en marge

Roberto Bolaño est largement reconnu comme l’un des écrivains les plus influents de la littérature contemporaine. Né au Chili en 1953, sa vie et son œuvre ont laissé une empreinte durable tant sur la littérature latino-américaine que mondiale. Malgré sa mort prématurée en 2003, la production prolifique de Bolaño, tant en tant que romancier que poète, a connu un succès international remarquable. Ses œuvres ont été traduites dans plus de 20 langues, et ses romans majeurs, « Les Détectives Sauvages » et « 2666 », ont remporté des prix prestigieux, notamment le National Book Critics Circle Award et le « Prix du Meilleur Livre Étranger » en France.

Vie et engagement politique

La vie de Bolaño a été façonnée par le coup d’État militaire au Chili mené par le général Pinochet en 1973. Arrêté pendant le coup, il a passé plusieurs jours en prison avant d’être libéré grâce à l’intervention de ses amis et de sa famille. Par la suite, Bolaño a fui le Chili et a vécu des années d’exil en Europe, une expérience qui a profondément influencé son écriture. Ses premières années furent marquées par l’adversité, mais il commença à publier dès l’âge de 19 ans, avec son premier poème.

Au milieu des années 1980, Bolaño s’installe à Barcelone, où il occupe divers emplois tout en continuant d’écrire. Son premier roman, « Conseils d’un disciple de Morrison à un fanatique de Joyce » (1985), a attiré l’attention de la critique, mais c’est avec « Les Détectives Sauvages » (1998) qu’il s’est imposé comme une force littéraire majeure. Ce roman a remporté de nombreux prix littéraires et a apporté à Bolaño une renommée internationale.

Les expériences politiques de Bolaño ont façonné une grande partie de son œuvre. Dans des romans comme « Les Détectives Sauvages » et « 2666 », il explore les traumatismes de l’histoire latino-américaine, en particulier la violence des régimes militaires et le rôle complice des intellectuels. Ses personnages, souvent des poètes, écrivains et artistes, luttent contre les bouleversements politiques, tiraillés entre les idéaux révolutionnaires et la futilité de ces luttes face à une réalité moralement ambiguë.

Carrière littéraire et poésie

Bien que principalement connue pour ses romans, la carrière de Bolaño a commencé avec la poésie. Son premier recueil, « Réinventer l’amour » (1980), dévoile le ton sombre et mélancolique qui caractérisera une grande partie de son travail ultérieur. Puisant dans ses propres expériences de pauvreté et de maladie, la poésie de Bolaño reflète ses luttes personnelles tout en conservant une profondeur émotionnelle évocatrice. Ses recueils ultérieurs, tels que « Les Chiens Romantiques » et « Trois », constituent une partie importante de son œuvre poétique.

Thèmes et engagement politique dans son œuvre

Le travail de Bolaño se distingue par l’exploration de nombreux thèmes, notamment la violence, la solitude, la mort et la politique. Il dépeint fréquemment des individus marginalisés, des exilés et des révolutionnaires, reflétant ses propres expériences de répression politique et d’exil. Ses romans offrent une réflexion profonde sur la condition humaine, abordant des questions d’identité, de mémoire et de résistance à l’oppression.

Écrivain politiquement engagé, Bolaño a activement participé aux mouvements étudiants de son époque et a été membre du Parti communiste chilien. Cet engagement se reflète dans ses œuvres de fiction, où il critique le capitalisme et la mondialisation, qu’il considère comme des forces destructrices de l’identité culturelle. Malgré ses critiques, l’écriture de Bolaño est nuancée, reconnaissant les complexités de l’action politique et les rôles souvent contradictoires des intellectuels dans les mouvements politiques.

Sa capacité à capturer l’essence de la vie et de l’histoire latino-américaines, combinée à ses techniques narratives inventives, en a fait une figure incontournable de la littérature moderne. Bien que sa mort prématurée en 2003 ait mis fin à sa carrière, Bolaño a laissé une influence durable sur notre monde. Des écrivains comme Alejandro Zambra, Valeria Luiselli et Yuri Herrera ont reconnu l’impact de son travail sur leur propre œuvre, notamment dans l’exploration de personnages marginalisés et de récits non conventionnels. À travers ses romans et sa poésie, Bolaño a donné une voix à ceux qui n’en avaient pas et a fait de la littérature un outil de résistance et de subversion. Malgré ses luttes contre la maladie et sa mort prématurée à 50 ans, l’influence de Bolaño reste puissante, et son œuvre continue de captiver et d’inspirer une nouvelle génération de lecteurs et d’écrivains.

Diego de Boisboissel

What if Gaël Faye gave Jacaranda an even stronger voice by winning the Goncourt Prize? 

Gaël Faye: a voice for a (hi)story that demands to be told 

Gaël Faye is a Franco-Rwandan singer-songwriter, rapper and writer, born in 1982 in Bujumbura, the capital of Burundi, a small country in the south of Rwanda between DRC and Tanzania. His father is French, and his mother, originally from Rwanda, took refuge in Burundi after the first waves of persecution against the Tutsi following the 1959 revolution led by the Hutu. In 1993, civil war broke out in Burundi, followed by the Rwandan genocide against the Tutsi in 1994 leading him to flee the country for France at the age of thirteen. 

He is best known for his first novel Petit Pays (Small Country) published in 2016. The novel won the “Prix Goncourt des lycéens”, sold over a million copies and has been translated in 40 languages, becoming a true literary success. 

Petit Pays is semi-autobiographical and tells the story of a ten-year-old boy living in an expatriate neighborhood in Burundi in 1992, with his Rwandan mother, French father and little sister. At first, the novel paints a picture of a boy’s joyful childhood but this innocence is soon disrupted by the brutal events that will ravage his “small country”. 

The novel was later adapted into a movie directed by Eric Barbier. 

Jacaranda: a new novel already highly acclaimed 

In this literary season, Jacaranda, Gaël Faye’s new novel, has made an impressive debut in bookstores. 

Gaël Faye continues to explore the tragedy experienced by his homeland: the Rwandan genocide against the Tutsi. But this time, he’s also interested in the aftermath. 

The novel tells the story of Milan, a young boy born of a French father and a Rwandan mother, who lives in Versailles near Paris and who knows little about his mother’s country. At its core, it’s the story of a mother who wishes to forget about her country and a son who wants to know more. It’s about how silence within a family and a country can become deafening. Indeed, the silence of trauma survivors is meant to protect both themselves and future generations, but it often leads to anxiety for the latter.  

The novel follows four generations, exploring the lives of both the children of survivors and the children of perpetrators, weaving a powerful narrative about Rwanda, a haunted country in the process of rebuilding itself. It’s a story about memory and healing.  

It’s interesting to know that for the author, writing about such a sensitive topic remains a challenging process as breaking the silence surrounding these events is still a cultural taboo. Besides, for Gaël Faye, Jacaranda (which is a tree with mauve flowers that mirror the color of the book cover), is a metaphor for Rwanda that embodies themes of protection, secrecy, and the concept of transmission. 

Since Tuesday, October 1st, the list of the novels running for the Goncourt Prize went from 16 to 8. Jacaranda is still part of it. The four finalists will be selected on October 22nd and the winner will be announced on November 4th. 

Meet the author 

For those looking to have a complete experience around the novel Jacaranda, Gaël Faye has organized a series of events to celebrate the book’s release. In Nantes, the event will take place on October 17th. The Coiffard bookstore is in charge of the organization. It will be a musical reading of selected extracts of the novel accompanied by the guitarist Samuel Kamanzi at “Théâtre 100 Noms” followed by a book signing session in the restaurant “Squadra”. Unfortunately, tickets for the event are already sold out, but you still have a chance to win the last two tickets on Théâtre 100 Noms’ Instagram page. 

Several other events will be held in different cities, so if you’re interested, you may still be able to find a spot elsewhere. 

Elsa Dufour 

Art And The Duty To Remember: Nantes, A Symbol Of The Transatlantic Slave Trade

The duty

The duty to remember. This is my translation of the French notion that appeared during the 1990s “Le devoir de mémoire”. The context of this notion is related to the events of the Second World War and the idea behind it is that if we remember, we can avoid making the same mistakes. It is now used to refer to tragic historical events in general. Although we speak of “duty” there is no personal obligation but rather a societal commitment that many actors participate in upholding. Historians uncover the facts, teachers and artists make them common knowledge and government officials fund and lead these projects. These efforts are what give life to the words engraved on the memorial of the Dachau concentration camp: “Never again”.

This article addresses what artists bring to the table, drawing examples from Nantes, the city I currently live in and city that owes its past growth to participation in the slave trade.  

A necessary reminder 

Do you, the reader, remember all the math formulas that you learnt throughout your education? Unless you’ve become a math teacher, the answer is probably no. Everyone forgets things and, with time, it may happen that an entire community forgets certain historical events. Art, whether it be entertainment (movies, books, video games …), culture (Monuments, museums, public art …) or other forms, is omnipresent and therefore serves as reminder and helps our society not to forget. One day, as I was walking from A to B, I realized that thousands of plaques were covering the street, I realized moments later that each one bore the name of a slave ship that had passed through Nantes at some point in time. Those plaques are part of the Memorial of the Abolition of Slavery by Krzysztof Wodiczko and Julian Bonder in Nantes and although I knew this city was heavily linked to slavery, I had forgotten until this artwork unearthed forgotten memories.  

« Paroles de nègres » – Sylvaine Dampierre in Manifest, Photo by Nida Kamal

Les Anneaux de la Mémoire is a Nantes association that aims to strengthen the awareness of the transatlantic slave trade. Enabling and fostering artistic expression is one of the areas into which they put most of their efforts and it has been since the 1990. Going to their latest exposition MANIFEST, Nouveaux Regards sur l’esclavage colonial (New visions on colonial slavery), was a big inspiration behind me writing this article.  

An emotionally engaging format 

Regarding this “duty to remember”, the artist can choose how to frame the information they have. Instead of making a list with all the names of those slave ships, Wodiczko and Bonder decided to display 2 000 plaques on the ground and in doing so invite the user to engage with the information. Art is more engaging than data. I have never read a historian’s report about the slave trade, but I have visited museums, read poems and watched films on the subject. Because art has a personality that data does not and is able to provoke emotional reactions in the audience.  

Manifest exhibition, Photo by Nida Kamal

It is important to note here that artworks are very personal and are often left open to interpretation. This means that on one side, two different members of the audience can take away very different things from the experience, and on the other side art can reflect fiction or a point of view, which we must be sure not to confuse with the hard truth. That being said, I believe points of view are also integral to the duty to remember. Certain cultures have been heavily scarred in history and it is important to realize that those scars are still present today and that the transatlantic slave trade or the holocaust are just things that happened and are no longer relevant. One artwork of MANIFEST, Nouveaux Regards sur l’esclavage colonial, Paroles de Nègres (Words of Negroes), shows how the present of Grand Anse, a town in Guadalupe, is still very much governed by their heritage, as its economy relies on sugar cane. Except now, with most of the factory workers also having to work as cane farmers.   

“Never again” 

To sum up, I believe that the art is essential to our duty to remember because it often offers a more accessible and attractive way to remind us as a society of what has happened in the past and must never happen again.  

Victor Dampierre

KAIZEN, the Inoxtag Documentary: a Phenomenon that’s Shaken Up the Audiovisual Industry

Inoxtag’s documentary Kaizen has been a runaway success since its release on YouTube, attracting millions of views and extensive media coverage. This ambitious project to climb Everest, combining adventure and self-improvement, is a perfect illustration of the rise of content creators who are shaking up traditional audiovisual codes. But while Kaizen has been acclaimed by many viewers, it has also raised concerns about the future of traditional French cinema. In this article, we first explore the reasons for this success, before discussing the challenges it could pose for the film industry in France.

What explains KAIZEN’s dazzling success?

There are a number of reasons why the documentary Kaizen has rapidly established itself as a cultural phenomenon. The first key to Kaizen’s success is the Inoxtag community. The 22-year-old creator, already very popular on YouTube, has succeeded in rallying a large audience around his entertaining videos. With over 8 million subscribers, his influence on the younger generation is undeniable. This massive support has enabled him to launch an ambitious project, with the assurance of reaching a large fan base from the day of release.

An Ingenious Marketing Strategy

Inoxtag’s well-honed marketing strategy is focused primarily on social networks. Between ads on Instagram, video teasers on YouTube, and interaction with his community, he transformed the release of this documentary into an unmissable event. For months, he distilled information in dribs and drabs about his ascent project, creating growing anticipation among his subscribers. In the weeks leading up to his Everest ascent, Ines Benazzouz (real name) was completely absent from social networks. Following this absence, thousands of fans sent her lots of support and had fun inventing scenarios on TikTok and Instagram about what Inoxtag would become. All the excitement created around the project turned this personal challenge into a real phenomenon. The well-orchestrated campaign generated hundreds of thousands of views in just a few hours.

Immersive, Authentic Content

Kaizen is not a simple documentary. The film tells the story of Inoxtag, his friends and encounters in a thrilling and emotional adventure, combining exploration, self-transcendence and the discovery of breathtaking landscapes. The documentary strikes a perfect balance between action, humour and more introspective moments. The direction of the documentary, with wide shots seen from above thanks to drones, is breathtaking. In the making of this documentary, we can clearly see the Inoxtag universe. The YouTuber takes us into a life-size video game.

Indeed, we follow the long and perilous journey of an anti-hero, who attempts to reach a goal after completing several stages. Each stage increases in difficulty. All this, in the midst of an unreal, almost terrifying landscape. The format itself, designed to be more authentic and closer to the viewer, stands in stark contrast to traditional film productions. The fact that this is a personal project, with Inès himself taking the camera at times, make the experience even more engaging for fans, who feel closeness to the creator.

Adding a cinematic quality to a YouTuber’s project is a growing trend, and Inoxtag has brilliantly risen to the challenge by collaborating with image professionals to ensure a polished production. This has enabled Inoxtag to establish itself not only as a content creator, but also as a figure capable of proposing projects as ambitious as those on the big screen.

Distribution Adapted to Modern Expectations

One of Kaizen’s strengths is the way it reaches younger audiences, who are often reluctant to go to the cinema. By publishing directly on YouTube, Inoxtag has responded to the consumption habits of generations Y and Z, who prefer streaming and video-on-demand platforms. This mode of distribution offers immediate, free access, with no geographical constraints, giving a global reach to a project that might otherwise have remained limited to local distribution. Documentaries therefore have the power to bring together several generations, and in particular young people who are not fond of going to the cinema.

A threat to traditional French cinema?

While Kaizen’s success is undeniable, it also raises crucial questions about the future of cinema in France. Inoxtag’s documentary is emblematic of the rise of online content creators, who manage to attract a massive audience without going through traditional production and distribution channels, or even respecting the rules of French cinema… This poses an obvious threat to the film industry, which sometimes struggles to appeal to younger generations.

KAIZEN Is an Outlaw

Immediately after its release, the 2.5-hour documentary provoked much controversy among film industry professionals. It is claimed that Kaizen does not respect the precious media chronology and the agreements established with the film production company mk2.

What is media chronology? Media chronology is a legal mechanism that governs the order and timing of films after their theatrical release. The aim of this regulation is to protect the various players in the French film industry (cinemas, TV channels, platforms, etc.) by guaranteeing each one exclusivity over time, so as to make productions profitable.

  • Traditional Timeframe: After a film’s theatrical release, it generally takes:
    • 4 months before it can be released on pay video on demand (VOD),
    • 15 to 36 months before distribution on platforms such as Netflix or Prime Video, depending on the agreements signed with these platforms.
    • 22 to 36 months for free-to-air TV channels (TF1, M6, etc.).

In the case of Kaizen, the documentary was broadcast on YouTube almost immediately after its preview screening, which runs counter to this chronology.

Agreements with mk2 Not Respected

In France, a film can only be released on YouTube the day after its theatrical release if the theatrical release is “exceptional”, i.e. limited to 500 screenings. If this maximum number of 500 screenings is exceeded, the film is considered a “real” theatrical release and must then wait months before being released on a platform.

Inoxtag’s documentary did not respect this rule and was shown over 900 times by distribution company mk2. Thus, mk2 did not respect the initial contract. The CNC therefore had to report the infringement, forcing the distributor to pay the sum of €45,000. Which is nothing compared to the millions earned…

A Paradigm Shift for Younger Generations

Younger viewers, who have grown up with platforms like YouTube, TikTok and Netflix, consume content differently. Films, even those shown in cinemas, struggle to compete with productions by digital creators that are available immediately, free of charge and around the clock. Kaizen is a perfect illustration of this: the documentary’s success has shown that it is possible to reach millions of people without going to the big screen.

This new dynamic could force the film industry to rethink its business and creative models. It’s likely that the future will see a merging of the two worlds, with content creators like Inoxtag collaborating with traditional studios to produce hybrid works, halfway between the online entertainment format and cinema. Perhaps it would be wise for the Internet and cinema to find ways of getting along and working together?

Despite the criticisms this documentary may have received, and the threat it poses to traditional French cinema, Kaizen is a human, positive, gripping, dizzying documentary that richly deserves 2 hours of your time…


KAIZEN, le documentaire d’Inoxtag: un phénomène qui bouleverse l’audiovisuel

Le documentaire Kaizen d’Inoxtag a connu un succès fulgurant dès sa sortie sur YouTube, attirant des millions de vues et une forte couverture médiatique. Ce projet ambitieux de monter l’Everest, mêlant aventure et dépassement de soi, illustre parfaitement l’essor des créateurs de contenu qui bousculent les codes traditionnels de l’audiovisuel. Mais si Kaizen est acclamé par de nombreux spectateurs, il soulève également des inquiétudes quant à l’avenir du cinéma français traditionnel. Dans cet article, nous explorerons d’abord les raisons de ce succès avant de discuter des défis qu’il pourrait poser à l’industrie cinématographique en France.

Comment s’explique le succès fulgurant de KAIZEN ?

Derrière ce succès, plusieurs facteurs expliquent pourquoi le documentaire Kaizen s’est rapidement imposé comme un phénomène culturel. Le premier élément clé du succès de Kaizen repose sur la communauté d’Inoxtag. Ce jeune créateur de 22 ans, déjà très populaire sur YouTube, est parvenu à fédérer une large audience autour de ses vidéos de divertissement. Avec plus de 8 millions d’abonnés, son influence sur les jeunes générations est indéniable. Ce soutien massif lui a permis de lancer un projet ambitieux, avec l’assurance de toucher une large base d’admirateurs dès le jour de la sortie.

Une stratégie marketing ingénieuse et adaptée

Inoxtag a su faire preuve d’une stratégie marketing bien rodée, principalement axée sur les réseaux sociaux. Entre annonces sur Instagram, teasers vidéo sur YouTube, et interaction avec sa communauté, il a transformé la sortie de ce documentaire en un événement incontournable. Pendant des mois, il a distillé des informations au compte-goutte sur son projet d’ascension, créant ainsi une attente croissante parmi ses abonnés. Les semaines précédentes sa montée de l’Everest, Inès Benazzouz de son vrai nom, s’est complètement absenté des réseaux sociaux. À la suite de cette absence, des milliers d’admirateurs lui ont envoyé beaucoup de soutien et se sont amusés à inventer des scénarios sur TikTok et Instagram sur ce qu’Inoxtag serait devenu. Tout cet engouement, créé autour du projet, a transformé ce défi personnel en un véritable phénomène. Cette campagne bien orchestrée a été générée en quelques heures, des centaines de milliers de vues.

Un contenu immersif et authentique

Kaizen n’est pas un simple documentaire. Le film raconte l’histoire d’Inoxtag, ses amis et de rencontres dans une aventure à la fois palpitante et émotive, mélangeant exploration, dépassement de soi et découverte de paysages à couper le souffle. Le documentaire a su trouver un équilibre parfait entre l’action, l’humour et des moments plus introspectifs. La réalisation du documentaire, avec des plans larges et vus de haut grâce aux drones, est époustouflante. Nous retrouvons bien l’univers d’Inoxtag dans la réalisation de ce documentaire. Le youtubeur nous emmène dans un jeu vidéo à taille réelle. En effet, nous suivons le parcours long et périlleux d’un anti-héros, qui tente d’arriver à un objectif après avoir franchi plusieurs étapes. À chaque étape le niveau de difficulté augmente. Tout cela, au cœur d’un paysage irréel et presque terrifiant.

Ainsi, le format lui-même, pensé pour être plus authentique et proche du spectateur, tranche avec les productions cinématographiques traditionnelles. Le fait que ce soit un projet personnel, où Inès prend par moment la caméra lui-même, rend l’expérience encore plus engageante pour les admirateurs qui ressentent une proximité avec le créateur.

L’ajout d’une qualité cinématographique à un projet de Youtubeur est une tendance croissante, et Inoxtag a brillamment relevé le défi en collaborant avec des professionnels de l’image pour assurer une réalisation soignée. Cela lui a permis de s’imposer non seulement comme un créateur de contenu, mais comme une figure capable de proposer des projets aussi ambitieux que ceux du grand écran.

Une diffusion adaptée aux attentes modernes

L’un des points forts de Kaizen est sa manière de toucher un public plus jeune, souvent réticent à se rendre en salles de cinéma. En publiant directement sur YouTube, Inoxtag a répondu aux habitudes de consommation des générations Y et Z, qui privilégient les plateformes de streaming et de vidéos à la demande. Ce mode de diffusion permet une accessibilité immédiate, gratuite, et sans contrainte géographique, offrant ainsi une portée mondiale à un projet qui aurait pu, autrement, rester limité à une diffusion locale. Le documentaire a donc la force de rassembler plusieurs générations et notamment les jeunes qui ne sont pas friands de la salle.

Une menace pour le cinéma français traditionnel ?

Si le succès de Kaizen est indéniable, il soulève également des questions cruciales sur l’avenir du cinéma en France. Le documentaire d’Inoxtag est emblématique de la montée en puissance des créateurs de contenu en ligne, qui parviennent à attirer une audience massive sans passer par les circuits traditionnels de production et de diffusion, ni même respecter les règles du cinéma français… Cela pose une menace évidente pour l’industrie cinématographique, qui peine parfois à séduire les jeunes générations.

KAIZEN est hors la loi

Juste après sa sortie, le documentaire de 2h30, a suscité beaucoup de controverses chez les professionnels du secteur du cinéma. Il est dénoncé que Kaizen ne respecte pas la très précieuse chronologie des médias ainsi que les accords établis avec la société de production cinématographique mk2.

Qu’est-ce que la chronologie des médias ? Il s’agit d’un dispositif légal qui régit l’ordre et les délais de diffusion des films après leur sortie en salle. Cette réglementation a pour but de protéger les différents acteurs du cinéma français (salles de cinéma, chaînes de télévision, plateformes…) en garantissant à chacune une exclusivité temporelle pour rentabiliser les productions.

Délai traditionnel : Après la sortie d’un film en salle, il doit généralement s’écouler :

  • 4 mois avant qu’il puisse être diffusé en vidéo à la demande payante (VOD),
  • 15 à 36 mois avant une diffusion sur plateformes comme Netflix, Prime Video selon les accords conclus avec ces plateformes.
  • 22 à 36 mois pour les chaînes de télé en clair (ex : TF1, M6)

Dans le cas de Kaizen, le documentaire a été diffusé sur YouTube presque immédiatement après sa projection en avant-première, ce qui va à l’encontre de cette chronologie.

Accords établis avec la société mk2 non respectés

En France, un film ne peut sortir sur YouTube le lendemain de sa sortie en salles, si et seulement si la sortie en salles est « exceptionnelle », soit limitée à 500 séances. Si ce nombre maximal de 500 séances est dépassé, il s’agit d’une « vraie » sortie en salles et le film doit alors patienter des mois avant de pouvoir être diffusé sur une plateforme.

Or…, le documentaire d’Inoxtag n’a pas respecté cette règle est a été diffusé plus de 900 fois par la société de distribution mk2. Ainsi, mk2 n’a pas respecté le contrat initial. Le CNC a donc dû signaler l’infraction, ce qui va obliger le distributeur à payer la somme de 45 000€. Ce qui n’est, soit dit en passant, rien en comparaison aux millions engrangés…

Un changement de paradigme pour les jeunes générations

Les jeunes spectateurs, qui ont grandi avec des plateformes comme YouTube, TikTok ou Netflix, consomment le contenu différemment. Les films, même ceux diffusés en salles, peinent à rivaliser avec des productions de créateurs digitaux qui sont disponibles immédiatement, gratuitement et à toute heure. Kaizen en est la parfaite illustration : le succès du documentaire a montré qu’il est possible de toucher des millions de personnes sans passer par le grand écran.

Cette nouvelle dynamique pourrait obliger l’industrie du cinéma à revoir ses modèles économiques et créatifs. Il est probable que l’avenir verra une fusion des deux mondes, avec des créateurs de contenu comme Inoxtag collaborant avec des studios traditionnels pour produire des œuvres hybrides, à mi-chemin entre le format de divertissement en ligne et le cinéma. Peut-être serait-il sage qu’Internet et le cinéma trouvent des passerelles pour s’entendre et travailler ensemble ?

Malgré les critiques qu’a pu recevoir ce documentaire et la menace qu’il pose sur le cinéma traditionnel français, Kaizen est un documentaire humain, positif, prenant, vertigineux qui mérite largement 2h et demie de ton temps…

Fanny Annequin

Emilia Perez : fable farfelue ou splendide succès ? 

C’est maintenant officiel, c’est Jacques Audiard et son nouveau film Emilia Perez (en salle actuellement), qui représenteront la France pour l’Oscar du meilleur film étranger.

Emilia Perez, c’est un film haletant, exubérant, fantasmagorique même, et pour lequel Audiard, monument du cinéma français connu pour des films comme Deephan (Palme d’Or à Cannes en 2015) ou encore le multi primé Un Prophète (2009), semble tout à fait sortir de son univers et de sa zone de confort. Mais alors, est-ce que le pari est tenu ?

Emilia Perez, c’est le récit (musical !) et pour le moins rocambolesque de Manitas, un ancien truand de la drogue mexicain qui décide un beau jour de faire appel à Rita, avocate talentueuse, sous-estimée et surexploitée (normal, c’est une femme) pour l’aider à changer de sexe. Une fois transformée, la nouvellement nommée Emilia Perez décide de changer de vie et de mettre à profit sa fortune pour créer une association d’aide aux victimes des cartels (quand bien même elle se trouvait à la tête du plus puissant d’entre eux, à l’époque).

Du cinéma inclusif ET subtil : 

Personne ne pourra le nier, Emilia Perez est un film qui a le mérite de visibiliser la transidentité, non seulement à l’écran, mais également dans la réalité, puisque l’actrice qui incarne Emilia, Karla Sofìa Gascòn, est elle-même une femme transgenre, (et accessoirement la première à avoir reçu le prix d’interprétation féminine à Cannes). Néanmoins, outre l’éclat évident d’Emilia, ce film est également une ode à la féminité dans son ensemble et dans toute sa diversité. On constate avec réjouissance que les personnages féminins sont forts, non-stéréotypés, racisés, portant les marques de l’âge ou arborant des corps aux morphologies variées. On admire par exemple la tendresse avec laquelle Audiard filme Emilia et Epifanìa enlacées, en montrant leurs visages légèrement marqués, ou une mèche de cheveux blanchissante.

D’autre part, on peut saluer le travail de mise en scène. Jacques Audiard a choisi pour la première fois de sa carrière de se lancer dans le drame musical. Un pari osé (on aime plutôt associer le chant à la comédie) qui confère au film une densité émotionnelle assez unique. L’espagnol chanté dans la bouche des personnages se fait tantôt épique, tantôt exaltant, tantôt déchirant, le tout sur des airs empreints de rage féminine, de chaleur humaine et chorégraphiés à la perfection. Autant de détails que le réalisateur a su soigner, et qui prouve qu’un film peut être mis en scène par un homme sans pour autant offrir un point de vue “male gaze”. Plutôt rassurant.

Un problème de vraisemblance ?

« Mais l’histoire : elle tient pas debout, nan ? »

Ça c’est l’argument préféré des détracteurs de ce film, mais qui oublie à mon sens l’essentiel.

Certains ricanent du fait que le changement de sexe confère, comme par magie, à ce truand des qualités d’abnégation dignes de la plus pieuse des bonnes sœurs. Et pourtant, deux détails sont ici négligés à mon sens. Premièrement, postuler que la violence de Manitas est un choix est une position simplificatrice et oublieuse du contexte géographique et social dans lequel Manitas a évolué toute sa vie durant. Manitas le dit clairement lorsqu’il se confie à Rita au début du film : il est né dans « la boue » : l’extrême pauvreté, les trafics et la violence qui en découle. Manitas a dû s’imposer en truand pour ne pas en être la victime.

La violence, aussi terrible et condamnable soit-elle (le tout n’est pas d’excuser ses actes, mais bel et bien de les comprendre) n’a pas été un choix exempt de déterminisme. Pour Manitas, il a été affaire de survie. D’ailleurs, en devenant Emilia, une femme, et surtout une femme riche, le personnage est en quête de rédemption. Le fait de passer d’un extrême à l’autre (chef de cartel à cheffe d’association de protection des victimes des cartels) est un choix radical mais aussi nécessaire, le seul qui permettra à Emilia d’obtenir le pardon pour les atrocités qu’elle a commises par le passé.

Deuxièmement, quand bien même les scènes avec une voiture en feu peuvent paraître un peu mélodramatiques, j’ai presque envie de dire qu’on s’en fiche. Regarder un film, c’est avant tout et délibérément suspendre son jugement et son sens de la vraisemblance pour accéder à une forme de vérité toute autre, celle qui réside dans le propos du film.

Emilia Perez est un film qui, en dépit d’un univers très extravagant et éloigné de notre Occident bien sage, m’a profondément touchée et plu en peignant le parcours de femmes belles et fortes et dans une mise en scène à la fois ambitieuse, éblouissante et admirablement maîtrisée.

Courez en salle, vous assisterez à un spectacle aussi invraisemblable que flamboyant, et vous risqueriez même de vous y prendre.

Léa Balson

Miriam Makeba: Against Oppression and Injustice Through Music

Miriam Makeba, born Zenzile Makeba and often referred to as « Mama Africa, » is one of the most emblematic figures in the struggle against apartheid and social injustice in South Africa. With a brilliant musical career, she used her voice not only to sing but also to combat oppression. Through her music, she made the voices of millions of silenced South Africans resonate. This article explores her life, her fight, and the memories she left behind.

Her Early Years Marked by Injustice

Born on March 4, 1932, in Johannesburg, South Africa, Miriam Makeba grew up in an environment of extreme poverty and racial injustice. At just 18 weeks old, she and her mother were imprisoned because her mother was accused of illegally brewing beer to feed her family, in a context where alcohol production was prohibited for Black people.

After leaving school at a young age and escaping a violent marriage, Makeba ultimately found her salvation in music. Her powerful voice quickly caught attention, particularly when she joined the Manhattan Brothers, a South African vocal group in the 1950s. It was during this time that she adopted her stage name, « Miriam Makeba, » and began to gain recognition beyond South Africa’s borders. However, her fate took a decisive turn when she was discovered by American director Lionel Rogosin, who invited her to play her own role in the anti-apartheid film Come Back, Africa, filmed clandestinely in South Africa in 1959. She performed two songs in the film: « Saduva » and « Ndiyekeni, » the latter being an emotional piece where she expresses the struggles and suffering of South Africans under apartheid.

A Voice Against Apartheid: Miriam Makeba’s Fight

More than just a singer, Miriam Makeba quickly became a militant voice against apartheid. Her forced exile led her to travel the world to denounce the horrors of the South African regime. She used her music as a weapon against oppression, with some of her songs, such as « Soweto Blues, » resonating as anthems of resistance.

In 1963, she addressed the United Nations to publicly denounce the brutalities of the apartheid regime, becoming an international spokesperson for civil rights in Africa. This political stance led to her being stripped of her South African citizenship, and she could only return to her homeland upon the invitation of Nelson Mandela after 31 years in exile. Despite this, she continued to sing for her people, becoming a true icon of the anti-segregation struggle.

A Boundless Style: The Unique Musical Fusion

One of Miriam Makeba’s greatest strengths lies in the diversity of her musical style. She was an artist capable of navigating between genres, moving from jazz to folk, while integrating traditional African sounds such as mbube or kwela. This musical richness is reflected in her songs like « Pata Pata » (1967), her most famous track that many of you might know without realizing it, or « An Evening with Belafonte/Makeba » (1965), a politically engaged album against apartheid that she recorded with Harry Belafonte.

What is also remarkable is her ability to sing in several languages, including Xhosa, Zulu, English, and even French. This was part of her desire to value all African cultures and showcase the diversity and beauty of the continent to the world. By singing in local languages, Makeba paid homage to her roots while breaking cultural boundaries.

The Influence She Left Around the World

The impact of Miriam Makeba extends far beyond the musical sphere. Figures like Nelson Mandela, who dubbed her « Mama Africa, » saw her as a leading figure in the resistance. In his memoirs, Mandela wrote, « Miriam Makeba’s songs were weapons against apartheid, and her voice was the echo of our struggle. »

On the international stage, she collaborated with many influential artists, such as Nina Simone, Harry Belafonte, and Paul Simon during the Graceland tour. Furthermore, she inspired a whole generation of African musicians, like Youssou N’Dour and Angélique Kidjo. She also influenced the artist Jain, who dedicated one of her most well-known songs, « Makeba, » to her, singing, « I wanna see you fight, ’cause you are the real beauty of human rights. »

From her forced exile to her triumphant return to South Africa in 1990, Miriam Makeba always embodied hope and resistance. Decorated by France as a Commander of Arts and Letters, and made an honorary citizen of many cities worldwide, she received international recognition for her work.

Her fight and music continue to inspire current and future generations. She passed away in 2008, just after performing on stage, but her legacy remains. The songs of Mama Africa, such as « Pata Pata » and « Malaika, » still resonate today in the struggles for social justice, demonstrating that music can transcend borders and unite people in the quest for freedom.


Miriam Makeba: contre l’oppression et l’injustice grâce à la musique

Miriam Makeba, de son vrai nom Zenzile Makeba et souvent surnommée « Mama Africa » est l’une des figures les plus emblématiques de la lutte contre l’apartheid et l’injustice sociale en Afrique du Sud. Avec une carrière musicale brillante, elle a su utiliser sa voix non seulement pour chanter, mais également pour combattre l’oppression. À travers sa musique, elle a fait résonner les voix de millions de Sud-Africains réduits au silence. Cet article explore sa vie, son combat et les souvenirs qu’elle a laissés derrière elle.

Ses débuts marqués par l’injustice  

Née le 4 mars 1932 à Johannesburg, en Afrique du Sud, Miriam Makeba grandit dans un contexte de pauvreté extrême et d’injustice raciale. Âgée de seulement 18 semaines, elle et sa mère sont emprisonnées, car cette dernière était accusée de brasser illégalement de la bière pour nourrir sa famille, dans un contexte où l’alcool était une activité interdite aux populations noires.

Après avoir quittée l’école assez tôt et échappée à un mariage violent, c’est finalement dans la musique que Makeba trouve son salut. Sa voix puissante la fait remarquer rapidement, notamment lorsqu’elle rejoint les Manhattan Brothers, un groupe vocal sud-africain dans les années 1950. C’est à ce moment qu’elle adopte son nom de scène, « Miriam Makeba » et commence à se faire connaitre en dehors des frontières sud-africaines. Mais son destin bascule véritablement lorsqu’elle est repérée par le réalisateur américain Lionel Rogosin, qui l’invite à jouer son propre rôle dans un film antiapartheid, « Come Back, Africa » tourné clandestinement en Afrique du Sud en 1959. Elle y interprète deux titres : « Saduva » et « Ndiyekeni », le dernier étant un titre émouvant dans lequel elle exprime les luttes et la souffrance des Sud-Africains sous le régime d’apartheid.

Une voix contre l’apartheid : le combat de Miriam Makeba à travers la musique

Plus qu’une chanteuse, Miriam Makeba devient rapidement une voix militante contre l’apartheid. Son exil forcé l’amène à voyager à travers le monde pour dénoncer les horreurs du régime sud-africain. Elle utilise sa musique comme une arme contre l’oppression, et certaines de ses chansons, comme « Soweto Blues », résonnent comme des hymnes de résistance.

En 1963, elle se rend aux Nations Unies pour dénoncer publiquement les brutalités du régime d’apartheid, devenant ainsi une porte-parole internationale pour les droits civiques en Afrique. Cette prise de position politique lui vaut d’être déchue de sa citoyenneté sud-africaine, elle pourra seulement retourner dans son pays natal suite à l’invitation de Nelson Mandela après 31 ans d’exil. Malgré cela, elle continue de chanter pour son peuple, devenant une véritable icône de la lutte anti-ségrégation.

Un style sans frontières : la fusion musicale unique de Miriam Makeba

L’une des grandes forces de Miriam Makeba réside dans la diversité de son style musical. Elle était une artiste capable de naviguer entre les genres, passant du jazz au folk, en intégrant des sonorités africaines traditionnelles comme le mbube ou le kwela. Cette richesse musicale se reflète dans sa musique comme dans « Pata Pata » (1967), son titre le plus célèbre, que vous connaissez sûrement tous sans le savoir, ou « An Evening with Belafonte/Makeba » (1965), un album engagé contre l’apartheid qu’elle enregistre avec Harry Belafonte.

Ce qui est également remarquable, c’est sa capacité de chanter dans plusieurs langues, notamment en xhosa, zoulou, anglais, et même en français. Cela faisait partie de son désir de valoriser toutes les cultures africaines et de montrer au monde la diversité et la beauté du continent. En chantant dans des langues locales, Makeba rendait hommage à ses racines tout en brisant les frontières culturelles.

L’influence qu’elle laisse à travers le monde

L’impact de Miriam Makeba dépasse largement la sphère musicale. Des personnalités comme Nelson Mandela, qui l’a surnommée « Mama Africa« , voyaient en elle une figure de proue de la résistance. Dans ses mémoires, Mandela écrit : « Les chansons de Miriam Makeba étaient des armes contre l’apartheid, et sa voix était l’écho de notre combat ».

Sur la scène internationale, elle collabore avec de nombreux artistes influents, tels que Nina Simone, Harry Belafonte, ou encore Paul Simon lors de la tournée Graceland. De plus, elle inspire toute une génération de musiciens africains, comme Youssou N’Dour et Angelique Kidjo. Elle a également marqué l’artiste Jain qui dédie un de ses titres les plus connus, « Makeba » a son nom et chante « I wanna see you fight, ’cause you are the real beauty of human rights ».

De son exil forcé à son retour triomphal en Afrique du Sud en 1990, Miriam Makeba a toujours incarné l’espoir et la résistance. Décorée par la France du titre de Commandeur des Arts et des Lettres, et devenue citoyenne d’honneur de nombreuses villes à travers le monde, elle a reçu une reconnaissance internationale pour son travail.

Son combat et sa musique continuent d’inspirer les générations actuelles et futures. Elle nous a quittée en 2008, juste après avoir performé sur scène, mais son héritage demeure. Les chansons de Mama Africa, comme « Pata Pata » ou « Malaika », résonnent encore aujourd’hui dans les luttes pour la justice sociale, montrant que la musique peut transcender les frontières et unir les peuples dans la quête de liberté.

Charlotte Buathier

Aya Nakamura : un destin imprévisible  

« Je ferais mieux d’aller choisir mon vocabulaire, pour te plaire. Dans la langue de Molière ».  

C’était l’un des moments les plus marquants de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 : la performance musicale entre Aya Nakamura et la garde Républicaine sur le symbolique pont des Arts. Si pour la majorité d’entre nous cette performance a été exceptionnelle, pour d’autres, elle a été un désastre pour la France. 

Aya Nakamura est devenue aujourd’hui une artiste incontournable à la fois sur la scène nationale et internationale. De « Love d’un voyou » à « Hypé » en passant par « Djadja », ses titres ont fait le tour du monde et font briller la France à l’international à l’image de ces chiffres stratosphériques : plus de 6 milliards d’écoutes sur toutes les plateformes musicales, et plus de 8,6 millions d’abonnés Spotify l’écoutent par mois. Pourtant, l’artiste d’origine malienne ne fait pas l’unanimité. Racisme, misogynie, cyberharcèlement, Aya Nakamura a été forcée de se sculpter une carapace afin de se protéger de ses détracteurs.  
Mais alors pourquoi sont-ils aussi nombreux ? Pourquoi le phénomène Aya Nakamura dérange-t-il autant ? Quelle est l’histoire de cette femme au destin imprévisible ?  

Nous allons donc retracer le parcours de cette femme qui, à la base, voulait juste faire de la musique. 

 Aya Coco Danioko 

Aya Nakamura, de son vrai nom Aya Coco Danioko, est née à Bamako au Mali. Elle est l’aînée d’une fratrie de 5 enfants et est issue d’une famille de griots (personnes qui chantent des louanges). Quelques mois seulement après sa naissance, Aya et sa famille emménagent en France à Aulnay-Sous-Bois (93).  

Après un court passage en études de mode, elle décide de s’orienter vers la musique.  
C’est en 2014, alors âgée de 19 ans, qu’elle publie son premier titre, Karma, sur Facebook.  
Elle enchaîne ensuite les sorties de titres sur les réseaux et c’est en 2015 qu’elle connait son 1er succès auprès des adolescents avec la sortie des titres “Brisé” (13 millions de vues sur YouTube) et “Love d’un voyou” en collaboration avec le rappeur Fababy. 
Elle signe alors rapidement avec une maison de disque et sort son 1er album en 2017 intitulé Journal intime

Djadja 

En 2018, alors que la France a les yeux rivés sur la préparation des Bleus, futurs champions mondiaux, un phénomène fait irruption : “Djadja. Sorti à la base pour promouvoir son futur album, le titre se classe rapidement à la 1ère place des singles français et devient le « tube de l’été ». Il traverse même les frontières de la France en se glissant parmi les titres les plus écoutés notamment aux Pays-Bas. Le phénomène Aya Nakamura prend vie et toute la planète chante le refrain devenu culte. Ce succès s’intensifie et traverse l’Atlantique puisqu’une année après, en 2019, Rihanna danse sur le hit “Djadja lors d’une soirée pour sa marque.  

Tout va très vite pour la jeune artiste car en juin 2019, elle est nommée dans la catégorie « meilleur artiste international » lors de la cérémonie américaine BET Awards et devient la première artiste féminine francophone à être nommée dans cette catégorie.  

Aya enchaîne avec les succès avec la sortie de son 3e album « Aya » en 2020 puis de son dernier album en 2023 baptisé « DNK » en mémoire de son nom de famille Danioko.  

Des critiques justifiées ?

« Catchaka qui est l’ode à la levrette » Ce sont les mots de Gérard Larcher (président du Sénat) lorsqu’on lui demande son avis, sur le plateau des « Quatre Vérités » en mars dernier, sur la présence d’Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des JO.  

Aya Nakamura a souvent été critiquée car les paroles de ses chansons sont jugées incompréhensibles ou encore vulgaires. Ces critiques, même si elles peuvent être recevables, ne justifient pas l’acharnement dont elle est victime. De plus, ces critiques perdent leur sens lorsque l’on sait que des artistes comme Charles Aznavour et Edith Piaf employaient eux-mêmes des mots d’argot dans leurs textes. D’ailleurs, le nom de scène « Piaf » est un nom populaire faisant référence à un moineau. De son côté, Charles Aznavour avait été censuré à la radio pour son titre “Après l’amour

Des critiques qui ne font donc pas vraiment sens puisque les artistes avec lesquels Aya est comparée et qui sont aujourd’hui adorés, avaient été critiqués pour les mêmes raisons il y a quelques décennies.  

Aya Nakamura : un symbole ?

Qu’on l’adule ou la critique, la haïsse ou l’adore, Aya Nakamura est le symbole d’une génération qui fait ce qui lui plait et qui casse les codes établis depuis des décennies. 

En effet, l’une des particularités de cette nouvelle génération est son utilisation des réseaux sociaux, et c’est grâce à ces mêmes réseaux qu’Aya est née. Elle a publié ses premiers titres dessus et l’emballement qu’elle a connu a été propulsé par les réseaux. Il est intéressant de noter qu’il y a un tournant dans l’histoire de la consommation musicale puisqu’une chanson postée sur un réseau social (Instagram, TikTok…) peut facilement devenir une « trend » (à la mode) et donc faire propulser un(e) artiste à une échelle nationale et même internationale. Aya Nakamura a bénéficié de ce système et a réussi à se créer une place alors même qu’elle avait les médias traditionnels (TV, radio) sur son dos. 

Malgré son succès planétaire, l’artiste fait l’objet de critiques permanentes qui dépassent la seule appréciation de sa musique. Elle est constamment victime de racisme et de misogynie et est la cible parfaite de l’extrême droite. On se souvient de la banderole déployée par un groupe d’extrême droite à l’annonce des rumeurs de sa participation aux JO, qui inscrivait : « Y a pas moyen Aya. Ici c’est Paris pas le marché de Bamako ». 

Même avec toutes ces critiques et cet acharnement permanent, Aya reste digne et continue de faire sa musique. Elle est devenue, malgré elle, un symbole de liberté et d’expression d’une nouvelle génération qui sort des codes habituels. Elle est pour beaucoup de personne une source d’inspiration et de combat contre des idées souvent dépassées.  

Le mot de la fin

Pourquoi ne sommes-nous pas fiers d’Aya Nakamura ? Pourquoi une partie de la France la rejette alors qu’elle est accueillie les bras ouverts à l’international ? Encore récemment, l’artiste a fait un concert sur la place Vendôme lors du Vogue World Paris 2024 et en mai 2024 elle est la 1ère chanteuse française à être invitée au Met Gala !  

Toutes ces questions sont légitimes d’être posées et questionnent un sujet beaucoup plus profond : celui de notre identité.  

Peu importe ce que l’on pense d’elle, Aya Nakamura représente une partie de la population et permet à des milliers de personnes de s’identifier et de s’assumer. Elle représente une génération qui se bat pour ses rêves et qui n’a pas peur d’oser et d’être elle-même. Elle est devenue le symbole d’une France nouvelle qui est fière d’accueillir celles et ceux qui la font rayonner. Une France qui est prête à voir émerger de nouveaux talents, peu importe leur origine sociale ou leur couleur.  

FIN (nom d’une chanson d’Aya sortie dans son album DNK) 

Jean-Michel Assamagoa

DJ Mehdi, le grand écart entre le rap et l’électro 

13 ans après sa mort, Arte revient sur l’histoire de DJ Mehdi, figure incontournable de la scène rap et électro française, avec une série documentaire intimiste et touchante. Cet article revient sur le parcours atypique de ce génie pourtant méconnu du grand public.

Mehdi, l’enfant virtuose 

Il a marqué une époque charnière du rap français et pris un virage à 180° pour explorer de nouveaux terrains musicaux. DJ Mehdi, de son vrai nom Mehdi Favéris-Essadi, s’est frayé un passage dans la cour des grands, collaborant aux côtés des DJs les plus célèbres de son temps.  

Dès l’âge de douze ans, Mehdi se prête de jeu de DJ, en bricolant lui-même ses platines et son sampler. Il passe ses journées à écouter les vinyles familiaux de funk, disco et jazz en passant par la musique arabe, et compose ses propres remix.  

En 1992, alors qu’il n’a que quinze ans, Mehdi rejoint et devient le compositeur du groupe Ideal J, fondé par Kery James dont il est très proche. Un premier pas qui le propulsera dans le milieu hip hop parisien des années 90. L’album Le combat continue sorti en 1998 signe la consécration d’Ideal J et permet à Mehdi de se faire davantage connaître. Il intègre naturellement la Mafia K’1 Fry, collectif déjà implanté et reconnu en région parisienne. De même qu’avec Ideal J, le groupe qui revendique le rap hardcore enchaîne les tournées et termine par un concert historique L’Elysée Montmartre.  

Il est impossible de parler de la carrière de Mehdi sans mentionner son travail avec le trio du 113, avec lequel il produit le son “Princes de la ville, hymne fédérateur d’une génération. L’album Tonton du bled rencontre un succès fou avec près d’un million de ventes et le groupe est élu Révélation de l’Année 2000 aux Victoires de la Musique en plus du prix de la catégorie « rap, reggae ou groove ».   

En parallèle de son activité de producteur dans les groupes hip-hop, DJ Mehdi fonde son propre label, Espionnage, et sort un premier projet en 2002, Espion Le EP, où se mêlent sonorités rap, électro et acoustiques. Peu à peu, Mehdi se détache de son image de DJ hip-hop pour explorer l’électro, un genre qui a toujours éveillé sa curiosité. Ses rencontres avec le duo Cassius et le manager des Daft Punk, Pedro Winter, lui ouvrent les portes d’un milieu élitiste et majoritairement blanc et marquent le début d’une nouvelle ère dans sa carrière. Il signe chez le label Ed Banger et multiplie les collaborations avec d’autres DJs.

Un héritage avant-gardiste resté pourtant discret

Une épopée musicale qui prend tragiquement fin le 13 septembre 2011, lorsque Mehdi décède des suites d’un accident domestique. Sa disparition suscite l’émotion parmi les plus grandes stars américaines, dont Pharrell Williams et Drake, et laisse une empreinte indélébile dans l’industrie musicale. Le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, le décrit dans un communiqué comme « l’un des artistes les plus dynamiques et inspirés de la jeune scène française du hip-hop et de l’électro ».  

Avec son travail expérimental et avant-gardiste, Mehdi a ouvert la voie aux futures fusions électro-rap et à de nouvelles manières d’envisager la création. Malgré cette ascension fulgurante, Mehdi est resté discret car n’a cherché à séduire une audience plus mainstream, contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’un artiste comme lui. Son authenticité, sa soif de découverte musicale et son refus de formater son style aux attentes des grands labels font de lui un modèle inspirant de “self-made man” dans un milieu pourtant précaire et compétitif.  

La nécessité d’un récit biographique 

Sorti sous la forme d’une mini-série de six épisodes de 30 minutes, le documentaire DJ Mehdi, Made In France est le fruit d’un long travail d’archivage étalé sur treize années. L’idée de livrer un témoignage de son parcours atypique émerge dans l’esprit de Thibaut de Longeville, ami d’enfance de longue date de Mehdi, peu après son décès en 2011. Cependant, le projet est suspendu car trop précoce pour la famille et les proches de l’artiste encore endeuillés. Ce n’est que quelques années plus tard, lorsque le feu vert est donné, que Thibaut de Longeville se lance dans la réalisation du documentaire.  

Avec l’évolution des technologies et l’avènement des plateformes de streaming, le projet change de forme à plusieurs reprises. Dans une interview, le réalisateur confie avoir essuyé plusieurs refus des grandes plateformes de streaming jugeant le projet trop niche. Mehdi ayant été un DJ, le postulat initial du documentaire était de raconter l’histoire originale d’un artiste peu connu du grand public, quelle que soit l’audience. Thibaut de Longeville déclare ainsi : ‘L’objectif, c’est que le plus rigoureux des fans de rap français et des connaisseurs de l’histoire de la Mafia K’1 Fry puisse dire « c’est incontestable. » Mais aussi que la personne la plus distanciée, qui n’a pas la moindre idée de qui sont 113 ou Ideal J, puisse être informée et divertie.’ La forme d’un documentaire en plusieurs parties est finalement adoptée, lorsque le projet est retenu par Arte, convaincu par l’idée. Sont alors filmées les interviews des proches de Mehdi, artistes comme famille, et rassemblées les archives vidéos des treize années passées à ses côtés dans son studio parisien. 90% des archives présentes dans le film sont inédites et témoignent de la richesse et du storytelling du projet.  

Le format permet au spectateur de découvrir pas à pas l’univers de DJ Mehdi, de comprendre l’environnement musical dans lequel il a évolué, sa vision de la création artistique et ses choix de carrière, le tout à travers le regard de son entourage. Le soin est pris d’expliquer également les principes de base du sampling, essentiel à l’œuvre de Mehdi. En ressort un documentaire passionnant et touchant, à regarder de toute urgence. 

Marie Damongeot

Le lien vers le premier épisode: https://www.arte.tv/fr/videos/119468-001-A/dj-mehdi-made-in-france-1-6/  

Breakbeat & Pixels: How Jungle Music Impacted Video Games

Today, both jungle music and video games are celebrated as cultural milestones in their own right. Jungle music, a genre born from the underground rave scene, spread internationally influencing several generations, while video games have evolved into a global entertainment giant.  

However, one connection often overlooked is the symbiotic bound between these two different forms of creation. In the 1990s and early 2000s, jungle music didn’t just echo through rave clubs, it became a core element of gaming soundtracks, forever shaping the experiences of millions of players. 

The Jungle Frenzy 

Jungle music is characterized by its high-speed breakbeats, frenzied rhythms, and rolling basslines, often complemented by atmospheric soundscapes, reggae-influenced samples, and dub effects. Taking its source of inspiration from jazz samples, breakbeat, hip-hop movements and reggae culture with DJ Soulslinger or DJ Raw in the United States during the late 1980s, Jungle music then fully developed in the UK rave scene of the early 1990s. UK producers like Goldie, LTJ Bukem, Roni Size or even Remarc began creating the unique and aggressive sound that shaped this genre’s music and culture. From underground parties to mainstream recognition, the genre not only shaped electronic music but became deeply tied to the British urban youth culture. 

A Symbiotic Development 

As jungle music rose in popularity in the 1990s, its energetic, fast-paced nature proved to be a perfect fit for video games. Japanese producers such as Yuzo Koshiro and Motohiro Kawashima and game developers started recognizing the synergy between the breakneck tempo of jungle and the fast-paced, often chaotic nature of gaming. Jungle music enhanced the intensity of gameplay, giving players an adrenaline-filled experience that aligned perfectly with the visual action on screen.  

A good example is The Wipeout series (1995) on PlayStation, one the most iconic games of this era where futuristic racing and breakbeats collided to create an immersive, high-speed gaming experience. Players could hear tracks from The Prodigy and Leftfield echoing in their ears while drifting at high speed through the game’s futuristic landscapes, elevating the intensity of each race. Then came Jet Set Radio in 2000, where jungle music was central to the rebellious, street-culture vibe of the game. With its cell-shaded graphics and chaotic cityscapes, the music perfectly encapsulated the game’s frenetic energy, making each trick and turn on the city rooftops even more exhilarating. Games like Rollcage (1999) also leaned into jungle and drum and bass, enhancing the high-speed nature of futuristic racing. The genre’s syncopated rhythms and unpredictable beats created a sense of tension, driving players deeper into the immersive world of gaming. Jungle music was not just functioning as background sound, it was enhancing the emotional connection between the player and the game. These tracks lulled players through their runs, creating a dreamlike sensation of speed, unique and inalterable. 

Reconnection To Retrogaming  

In recent years, the rise of retrogaming has brought many players back to the iconic titles of the 90s and early 2000s. This comeback is driven largely by nostalgia, with players longing to relive the sounds, sights, and emotions of their childhood gaming experiences. The jungle music that underscored these games is a key component of this nostalgia, triggering powerful memories of past gaming sessions. As Players revisit classic titles such as Need for Speed: Underground or even SSX, the music that once energized their gaming experiences is rediscovered. This resurgence is particularly poignant in a world where digital and physical media from the 90s have become cultural artifacts. The familiarity of those sounds offers more than just a pleasing reminder, it reawakens the visceral energy and excitement of our childhood, bringing back this feeling of innocence and delight while our younger selves where racing through cities and landscapes.  

Indie games and remakes are starting to incorporate jungle-inspired soundtracks, further feeding into the retro revival. Titles like Hotline Miami (2012) evoke a similar sense of nostalgia through their rhythmic intensity, bridging the gap between the fast-paced sounds of jungle and the desire for vintage gaming experiences.  

A Timeless Bond  

The intersection of jungle music and video games is a hidden yet integral part of the nostalgic appeal that many gamers feel when revisiting old titles. Jungle music not only defined the sound of an era but also deeply shaped the emotional experience of gaming during the 90s and early 2000s. As retrogaming continues to thrive, the nostalgic pull of jungle music ensures that its influence, both in music and gaming, will remain timeless.  

Justin Caro