La Metropopolis, qu’est-ce donc ?

Lorsque j’ai découvert mon Spotify Wrapped en décembre 2021, une question a tout de suite fait surface : la metropopo-quoi ? Mais qu’est-ce que la Metropopolis, ce nouveau genre dont personne n’avait entendu parler jusque-là ?

La Metropopolis : kézaco ?

Le nom Metropopolis a été découvert pour la première fois en 2014 sur Spotify grâce à des artistes tels que Charli XCX, Bleachers et St.Vincent. C’est un genre musical défini par l’entreprise comme « un cousin sophistiqué, indie et accrocheur de la pop dite mainstream

Mais alors qu’est-ce que cela veut dire exactement ? 

Le mot Metropopolis est un mélange entre les mots « Metropolis » et « Pop ». Ce genre est à mi-chemin entre la pop et l’indie, mais est tout de même différent de l’indie-pop. La différence avec cette dernière est que la Metropopolis est une pop urbaine à destination des citadins. Le schéma habituel de la Metropopolis ? Des sonorités électroniques plus intenses et moins joyeuses que la pop traditionnelle et des sonorités moins acoustiques que celles de l’indie mais avec des textes et des voix qui s’en rapprochent.

Les incontournables de la Metropopolis

Parmi les artistes classés par Spotify dans la Metropopolis figurent Charli XCX, Ellie Goulding, Foxes, Say Lou Lou, BROODS, CHVRCHES, Tove Lo, Lorde, Christine and the Queens et bien d’autres encore. Les artistes qui composent la Metropopolis ne sont presque exclusivement que des artistes féminines. 

Bien que j’aie découvert le terme de Metropopolis qu’en 2021, j’écoute toutes ces artistes depuis longtemps. D’où ma surprise de découvrir que celles-ci soient classées dans un genre musical dont je n’avais jamais entendu parler. 

Charli XCX, reine du genre ?

A travers l’exemple de Charli XCX, faisons un parallèle entre la Metropopolis de 2014 et celle d’aujourd’hui.

Break the rules (2014)

Charli XCX est révélée en 2014 avec son single « Break the Rules ». C’est une pop star qui se revendique comme telle mais qui s’éloigne de la pop star sage et glamour. Elle est rebelle mais garde cette image de pop bubble gum. En effet, ce n’est pas en chantant « I don’t wanna go to school, I just want to break the rules” qu’elle va amorcer chez ses fans une réflexion profonde à contre-courant de la société, mais c’est un début. Charli est une Morticia Addams au milieu d’un univers à paillettes. Elle fait l’éloge de l’amour sur des airs indie-rock dans des tenues en cuir noir. Son premier album « Sucker », sorti en 2015, est entièrement composé de cette manière. La pochette de l’album reflète parfaitement son côté rebelle et grunge dans un monde coloré.

En bref, Charli XCX incarne parfaitement la Metropopolis.

Charli XCX, Break the Rules

Beg for you (2022)

Aujourd’hui, Charli XCX reste la reine de la Metropopolis. Son dernier album en date « Crash », sorti en janvier 2022, est un condensé de Metropopolis. C’est un album pop aux sonorités très électro. Dans le morceau « Beg For You » en collaboration avec Rina Sawayama, l’utilisation du sample de « Cry For You » de September, un titre phare de la pop et l’eurodance des années 2000 rend la version de Charli très pop. Cependant, cette version revisitée comporte une sonorité beaucoup plus alternative que la musique pop mainstream. Malgré un clip qui met en scène Charli et Rina dans des rituels à la limite du BDSM, on retrouve l’univers bubble gum dans les paroles de la chanson : « You know I need you to stay, Don’t make me beg for you ‘cause I’ll beg for you ». Huit ans après, Charli reste une grande romantique et continue de faire l’apologie de l’amour. 

Charli XCX (feat Rina Sawayama), Beg for you

La Metropopolis est toujours présente dans la musique actuelle et ne s’est pas estompée depuis sa première apparition en 2014, ce qui montre que le genre s’est imposé dans l’industrie.

Le débat autour de la Metropopolis,  légitime ?

La Metropopolis a beaucoup fait débat lors de son émergence en 2014 car peu comprise par les utilisateurs de Spotify. La définition du genre paraissant floue et faisant référence à un genre déjà existant : l’indie-pop. 

Certains considèrent que le terme a été inventé par Spotify afin de satisfaire les personnes qui n’assument pas d’aimer la pop «mainstream». Il faut bien prendre en compte qu’en 2014, c’est l’âge d’or de la période hipster. Les « hipsters » des années 2010 sont ces jeunes actifs aisés au côté bobo et artistique, qui portent des chemises à carreaux, des lunettes rondes, une barbe et une moustache et qui se laissent pousser les cheveux. Ils ne boivent que de la bière bio sans gluten et écoutent de l’indie car ils ne se laissent pas duper par la société de consommation et capitaliste. Ce genre aurait donc été créé afin de satisfaire l’ego de ces hipsters à contre-courant du grand public qui n’écoutent pas Katy Perry mais écoutent Ellie Goulding ou Charli XCX avec plaisir. 

L’arrivée de ce nouveau genre a donc été très critiquée par les utilisateurs de la plateforme de streaming qui considèrent que le terme de Metropopolis n’a pas lieu d’être puisqu’elle correspond de manière quasiment identique à l’indie-pop. De plus, l’émergence de ce nouveau terme apporte plus de confusion que de clarification réelle sur un genre musical à part entière. 

A la découverte de la Metropopolis

Playlist Spotify – « The sound of Metropopolis »

Je pense que le terme de Metropopolis est légitime car le type de musique qu’il décrit est effectivement un sous-genre de la pop qui a sa propre spécificité. Cependant, sa définition pourrait être plus précise car cette dernière est effectivement assez floue et dure à décrypter. Je pense également que la Metropopolis, bien au contraire d’être la musique pop pour les marginaux, est la nouvelle pop mainstream, cette dernière évoluant au fil des décennies et les pop stars se renouvelant. Les « hipsters » devront trouver un nouveau genre musical niche à écouter. 

Audrey Burnage

« Hyperréalisme, ceci n’est pas un corps. » L’exposition déroutante du Musée Maillol

Depuis le 8 septembre 2022, d’étranges sculptures hyperréalistes ont posé leurs bagages au Musée Maillol dans le septième arrondissement de Paris. Dans cette exposition, où l’objectif premier est de perturber le spectateur, l’hyperréalisme est roi et nombre d’artistes sont mis à profit, excellant dans leur domaine. Profitez-en ! Vous avez jusqu’au 5 mars 2023 pour vous laissez surprendre…

Mais l’hyperréalisme, qu’est-ce que c’est ?

Comme son nom l’indique, l’hyperréalisme cherche à imiter la réalité. Qu’il s’agisse de peinture ou de sculpture, les artistes manient leurs outils à la perfection, pour reproduire les formes, les textures, les contours du corps humain afin d’en offrir une illusion criante de vérité. 

Le mouvement hyperréaliste est au départ principalement pictural lorsqu’il nait aux Etats-Unis. On doit la popularisation du terme français au galeriste belge Isy Brachot qui l’emploie en 1973 comme titre d’une exposition de photoréalistes américains. 

En peinture, l’un des précurseurs du mouvement hyperréaliste est Norman Rockwell. Ce peintre et illustrateur américain s’inspire de photographies pour réaliser ses toiles, créant une illusion déroutante pour le spectateur qui s’interroge sur la nature de l’œuvre.

Peinture ? Photographie ? Réalité ? Telle est la question que se doivent de susciter les artistes du courant hyperréaliste. 

En sculpture, c’est au cours des années 1960 qu’apparaît l’hyperréalisme. Sous l’influence du Pop Art et du photoréalisme, le mouvement voit le jour en réaction à l’esthétique dominante de l’art abstrait. Des artistes comme Duane Hanson ou John DeAndrea réalisent de véritables prouesses en réalisant des sculptures de corps humains, voie pourtant considérée dépassée depuis longtemps. Grace à des techniques diverses comme le moulage sur nature, l’utilisation de matériaux organiques (poils, cheveux…) ou la polychromie, les sculpteurs du courant hyperréaliste parviennent à un rendu des chairs parfaitement illusionniste et fascinant pour le public. 

 Le but d’une œuvre n’est pas qu’elle soit jolie mais qu’elle soit porteuse de sens.

Duane Hanson

L’art hyperréaliste est souvent un médium pour les artistes, qui leur permet de critiquer la société. En décrivant, brute et sans filtre, la société de notre temps, les hyperréalistes se constituent en miroir de la vie quotidienne et en dévoilent les défauts cachés. 

L’une des œuvres hyperréalistes les plus connues, qui reflètent cette idée à la perfection est sans aucun doute Supermarket Lady de Duane Hanson. L’œuvre met en scène une femme bien en chair poussant son chariot de supermarché, débordant de victuailles, qu’il serait plus juste de qualifier de malbouffe. La sculpture est ici un moyen pour Duane Hanson de dénoncer la société de consommation américaine des années 1960/1970. 

Si les artistes hyperréalistes considèrent avant tout le corps comme un produit de la société de consommation et un fait politico-social, d’autres s’aventurent à la représentation des intériorités. Marc Sijan est un virtuose en la matière. Par les expressions des visages et les postures des corps, il partage la vulnérabilité et l’intimité des ses sujets (Embrace, 2014) mais aussi l’inquiétude et le désespoir (Cornered, 2011). 

Le musée Maillol rassemble les virtuoses de l’hyperréalisme 

Dès l’entrée dans la première salle de l’exposition, vous serez troublés par Caroline, cette sculpture de Daniel Firman. Une première impression déroutante mais qui, je vous assure, suffira à vous donner envie de prolonger votre visite. L’exposition est riche de plus de 40 sculptures qui ébranleront sans aucun doute votre vision de l’art. Une interrogation tournera dans votre tête durant tout le parcours : Art ou Réalité ? L’illusion est si minutieuse qu’il vous arrivera de vous demander si vous avez affaire à une œuvre ou un autre spectateur. 

L’exposition présente le vaste champ des possibles exploré par les hyperréalistes au travers d’une sélection d’œuvres, qui génèrent une sensation d’étrangeté allant parfois jusqu’au malaise, mais toujours porteuses de sens. Alors pour avoir un panorama de la sculpture hyperréaliste au travers des différents concepts et suivant la pâte d’artistes internationaux, ça se passe au Musée Maillol et c’est jusqu’au 5 mars 2023 ! 

Marion Bruyère

À l’ouest rien de nouveau: de grandes avancées pour Netflix…

Fin septembre 2022, le grand public a pu assister à la sortie sur Netflix du film allemand À l’Ouest Rien de Nouveau, réalisé par Edward Berger et adapté du livre éponyme de Erich Maria Remarque, une production de cette même plateforme. Le film raconte l’histoire d’un jeune allemand de 18 ans, Paul Baümer, incarné par l’acteur tout aussi jeune Felix Kammerer, envoyé sur le front de l’ouest avec ses camarades en 1917. À travers cette fresque visuellement très impressionnante, on retrouve les conditions de vie sur le front, l’insoutenable violence des combats, en particulier au corps-à-corps, l’enthousiasme général du début de la guerre jusqu’à son essoufflement total et l’impact des combats sur les hommes de l’époque.

A l’ouest rien de nouveau (teaser officiel)

Un message pacifique marqué par la brutalité

S’il est rare pour les Français d’assister à des films de guerre côté allemand, ces derniers revêtant le rôle d’ennemis féroces et sanguinaires dans nos films, c’est ici logiquement l’inverse et il en découle la vérité retentissante de l’absurdité de la guerre, du moins pour les soldats sur le front : les généraux dans le film sont dépeints comme des egocentriques envoyant des milliers à l’abattoir pour gagner quelques mètres de terrain. Cette volonté de montrer que la guerre manque de sens se retrouve dans des scènes extrêmement brutales (réellement difficilement soutenables) de combat au corps-à-corps avec les soldats français : lors d’un affrontement, Paul, dans un regain d’humanité, essaye de sauver un ennemi à qui il vient d’asséner le coup fatal ; le message est clair : même dans les moments de violence les plus extrêmes, la nature sympathique et adelphique de l’être humain se réveille.

C’est d’ailleurs une des lignes de conduite principales que le film a en commun avec le livre original. En effet, clé de voûte du pacifisme en Allemagne, À l’ouest rien de nouveau fut un succès mondial dès sa sortie en 1929, insistant sur la désillusion que subirent les jeunes allemands endoctrinés lorsqu’ils arrivèrent au front et furent choqués par la brutalité de ce conflit. Dans le livre, le message pacifique passe davantage par la souffrance morale et psychologique des personnages que par l’horreur explicite des combats uniquement. Certes, ces derniers y sont dépeints, mais on s’interroge également sur les conséquences individuelles du conflit : comment va-t-il être possible pour les soldats que la vie reprenne un cours normal ? La philosophie majeure de l’ouvrage est bien moins présente dans le film, notamment car son héros s’y pose moins de questions : il est de plus en plus fataliste, condamné et amorphe au fur et à mesure que ses camarades tombent. C’est la monstruosité de la guerre même qui nous interroge sur l’utilité de cette dernière, plutôt que les questionnements internes du personnage. C’est ce manque de ressemblance avec le héros du livre qui a valu au film d’être torpillé par la presse critique allemande.

Un accueil critique international mitigé

En effet, malgré le succès mondial du film, les journalistes allemands se montrent acerbes vis-à-vis d’À l’ouest rien de nouveau. Hubert Wetzel, journaliste au Süddeutsche Zeitung, déclare que le classique de la littérature allemande a été seulement transformé en spectacle « excitant pour les Oscars« , à tel point qu' »on se demande même si le réalisateur a lu le roman« . Le critique décrit le film comme « 148 minutes de guerre kitsch genre blockbuster qui sont giflées avec un titre internationalement connu et garant de prestige et de bonnes ventes« . En effet, de nombreux passages du livres ont été modifiés à l’écran, à tel point qu’on peut se demander si les scénaristes n’ont pas tout simplement écrit leur propre scénario en gardant les noms de l’œuvre et des personnages originaux. On déclare même dans Bild : « Sa version du classique d’Erich Maria Remarque est d’une impudence indescriptible. Il faut une part considérable d’ignorance, d’irrespect et de soif d’Oscar pour gâcher un chef-d’œuvre de cette manière, pour pulvériser son contenu et son histoire si impitoyablement ». Car c’est justement un autres des rebondissements autour de ce film : ce dernier a été nominé pour pas moins de 9 oscars, dont celui de meilleur film et de meilleure photographie, il est en passe de devenir le film allemand le plus récompensé de l’histoire !

Au-delà de l’œuvre, Netflix s’impose dans le milieu du cinéma

La présence de ce film à ces nominations témoigne d’une autre réalité : l’Académie des Oscars accepte peu à peu la présence et la récompense au sein de ses cérémonies de films produits par Netflix et disponibles uniquement sur la plateforme ; en 2017, par une forme de boycott de l’Académie, le film Okja, bien que récompensé dans la plupart des autres festivals, n’avait pas même était nominé aux Oscars, ce qui avait fait polémique dans le milieu à l’époque.  On constate au vu de la situation actuelle la montée en puissance de Netflix dans l’industrie du cinéma, que ce soit au niveau de la qualité des films produits, du succès de ses sorties, tant au niveau des affluences que des récompenses… Nous assistons probablement aux premières heures de la compétition entre les grandes plateformes de streaming pour les meilleures productions, les plus grands succès auprès du public, pour le plus grand malheur des productions de cinéma « traditionnelles »… La rivalité ne se fait pas attendre pour Netflix, avec les nombreux films produits par Amazon depuis 2016, notamment Manchetser by the Sea, également auréolé de succès aux Oscars en 2017.

Au-delà de ces considérations d’enjeux autour du milieu du cinéma et des œuvres suivant fidèlement leurs livres, je vous conseille grandement À l’ouest rien de nouveau, le film est absolument captivant, que ce soit au niveau des images, de la progression de l’histoire, du héros ou encore de l’ambiance sonore… Cela dit il vaut mieux avoir l’estomac bien accroché car certaines scènes auront du mal à passer !

Félix Thomas

Sources :

Allociné : https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=1000011023.html

Les Echos : https://www.lesechos.fr/weekend/cinema-series/a-louest-rien-de-nouveau-un-remake-glacant-dactualite-1874001

Le Parisien : https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/a-louest-rien-de-nouveau-cest-quoi-ce-film-netflix-plus-nomme-aux-oscars-que-top-gun-26-01-2023-ATZY7RQ7GFCZ5K7QGH3KVG5QJU.php

Euronews : https://fr.euronews.com/2023/01/22/cinema-a-louest-rien-de-nouveau-le-film-domine-les-nominations-aux-bafta

L’utilisation révolutionnaire de l’impression 3D

Qu’est-ce que le prototypage rapide et l’impression 3D ? En quoi le rapid manufacturing peut s’inscrire dans une démarche artistique disruptive ? Les premières rencontres entre l’Art et le Prototypage, un pas vers l’accessibilité. L’utilisation révolutionnaire de la fabrication additive dans le design. Les limites artistiques de la fabrication additive ou la difficile différenciation entre technicien et artiste.

Qu’est-ce que le prototypage rapide et l’impression 3D ? 

Le « Rapid manufacturing », ou prototypage rapide en français, est une méthode qui permet de fabriquer des formes et objets à l’aide de commande de machines préalablement codées. Dans cet ensemble de méthodes on retrouve tout particulièrement la fabrication additive de matière ou l’impression 3D qui ont révolutionné le monde du prototypage et de l’industrie manufacturière. En effet, elles ont permis aux industries d’expérimenter des produits en phase de prototypage en un temps record et à moindre coût. 

Il semble donc plutôt naturel et cohérent que le prototypage rapide et l’art moderne se rencontrent grâce à leur qualité disruptive. Mais comme toute discipline qui se veut originale et sans précédent, elle n’est pas sans critique et doit constamment prouver sa place artistique et le travail de réflexion derrière, ce qui limite le côté rapide de cette méthode. 

Ainsi, en quoi le rapid manufacturing peut s’inscrire dans une démarche artistique disruptive ? Permet-il la différenciation entre l’artiste et le technicien ?

Les premières rencontres entre l’Art et le Prototypage, un pas vers l’accessibilité. 

Les premiers essais artistiques utilisant des modèles d’impression 3D étaient des copies de sculptures réelles afin d’étudier les détails de celles-ci afin de comprendre la technique utilisée par certains artistes. Par exemple, l’un des premiers modèles utilisés était le monument commémoratif d’un militaire sibérien, Petar Bojovic. Il a d’abord été étudié sur place puis scanné et retranscrit en langage informatique.

Cet essai a permis à n’importe quel artiste disposant des outils informatiques ou de la machinerie nécessaire d’étudier les différents angles de cette sculpture sans devoir s’y rendre et donc de mieux comprendre les détails de cette sculpture tout en les reproduisant directement dans leurs ateliers. C’est une réelle révolution technologique car, elle permet de rendre l’art beaucoup plus accessible et de retranscrire un message n’importe où dans le monde. Cependant, ce processus de création est lent car, il doit passer par de nombreuses étapes de retranscription de données avant d’être lancé en impression. 

Ce protocole s’inscrit dans la même dynamique que la volonté virtuelle de recréer l’expérience d’une œuvre d’art via des outils technologiques, comme la visite virtuelle du musée du Louvre en réalité augmentée. Cette nouvelle pratique bénéficie donc à la fois au spectateur qui peut faire l’expérience d’une œuvre d’art à portée de main, mais également à l’artiste dans ses recherches artistiques afin de comprendre la complexité de certains procédés artistiques. Cependant, on remarque qu’ici, nous sommes dans un cas où le rendu final n’est pas considéré comme une œuvre en elle-même, il n’y a pas de confusion entre l’art et la méthode technique présentée, pour autant le travail technique associé n’est pas spécialement mis en valeur malgré sa complexité et son originalité. Une dernière question éthique se pose cependant, sur le domaine légal de cette méthode qui ne prend pas en compte la volonté de l’artiste d’être imité grâce à la technologie.

L’utilisation révolutionnaire de la fabrication additive dans le design. 

Le domaine du design a toujours été très proche des nouvelles technologies et va de pair avec l’ère moderne du digital. C’est donc sans grande surprise que le monde du design s’est emparé de la fabrication additive pour proposer des produits plus fous et surréels à présenter. Tout d’abord à but promotionnel, l’AM a été proposé dans les années 2000 par de nombreuses maisons de mode novatrice. On reconnaît par exemple le travail très hors du temps du Studio XO qui a créé de nombreux vêtements via des imprimantes 3D tels que la robe en sculpture paramétrique, qui ont ensuite été proposés à de nombreuses stars sur les tapis rouges afin de faire la une des journaux. Même si l’objectif de l’époque était de créer le buzz, cela a permis de démocratiser l’idée que la mode va de pair avec la technologie et que l’artisanat autrefois promu par de nombreuses marques de luxe devait également laisser de la place aux méthodes de RM.

Avec la démocratisation de l’utilisation du rapid manufacturing dans le design, de nouveaux artistes designer ont développé des pièces à forme complexe défiant les lois physiques de la mode. C’est à ce moment, que la fabrication additive n’a plus été considérée comme un moyen marketing mais, comme un réel outil artistique de design. Ainsi une nouvelle ère de Designer technicien est née afin de répondre à cette demande artistique. La marque de bijoux Wertel Oberfell a notamment développé un projet avant-garde de bagues entremêlées qui par leur forme sphérique pourraient glisser dans n’importe quelle position les unes sur les autres, sans pour autant se dissocier ou perdre de leur forme. C’est un ensemble de 4 bagues créées en fabrication additive, leur motif et forme spécifiques ont été créés par laser en frittage sélectif, ce qui revient donc à fritter ou à faire fusionner des poudres matérielles afin de former un motif voulu. Ces bagues au-delà d’utiliser des méthodes non conventionnelles, marquent l’histoire en revisitant les lois physiques de la géométrie mathématiques et constituent à elles-mêmes un paradoxe scientifique. 

Au-delà du design à porter, d’autres designer plus basé sur la décoration ont tenter d’explorer les possibilités qu’offraient le rapid manufacturing. Dans la même lancé que la chambre anéchoïque, Peter Lang tenta de créer une pièce unique qui absorbe le son qui la traverse. Il s’inspire tout d’abord des nids de frelons et de guêpes afin de commencer à modéliser son œuvre en format papier en ajoutent des feuilles épaisses les unes aux autres pour créer une forme unique, puis il décide d’utiliser la conversion en STL afin de pouvoir décliner son œuvre informatiquement et la perfectionner. Il utilise pour matériau l’Arboblend, un matériau biocompatible qui va lui permettre de le rendre à la fois modifiable et durable. Il décide de l’inscrire dans une vison artistique unique en le peignant à la main pour que le grand public ne critique pas la légitimité de l’œuvre. Cette œuvre est à la fois un exemple de réutilisation de formes naturelles et de modélisations de celles-ci, et cela est possible seulement via le RM, car son prototype à la main n’était pas aussi fonctionnel que celui fabriqué. En effet, le but de cet objet est à la fois décoratif, mais il permet aussi d’améliorer l’acoustique d’une pièce en l’accrochant au plafond comme un lustre. 

Les limites artistiques de la fabrication additive ou la difficile différenciation entre technicien et artiste.

De nombreuses questions se posent quant à la légitimité de certaines œuvres d’art créées en fabrication additive. En effet, même si celles-ci sortent de l’imaginaire humain, elles ne challengent pas les capacités du corps de l’artiste. Elles demandent à celui-ci des capacités techniques, loin de celles artistiques originelles, ou dans le pire des cas demandent seulement à l’artiste d’être entouré de techniciens. Ce qui dans l’inconscient ne légitime pas les heures passées sur une œuvre, aussi complexe qu’elle soit. 

De plus, ce procédé pose de nouvelles questions telles que celles sur la propriété intellectuelle qui est mise en danger via ce type de pratiques. 

En effet, s’il est aussi facile d’imprimer à partir d’un fichier STL, il est également simple de transférer ce fichier et de l’imprimer sur une autre machine. Ainsi, le côté très unique d’une pièce d’art perd de son sens et l’œuvre perd de sa valeur artistique. Finalement, c’est à se demander si le travail de l’artiste peut être vain malgré le raisonnement mené, si celui-ci venait à se faire voler son fichier. 

Cependant, comme pour de nombreuses avancées technologiques, la critique est souvent très présente à ses débuts, mais dès que celle-ci fait son temps, on la considère comme légitime. Une législation propre à ce domaine reste cependant à étudier pour limiter tout conflit intellectuel. 

Sofiane Abdelaziz

Vermeer au Rijksmuseum d’Amsterdam

Six ans après l’exposition Vermeer et les maîtres de la peinture de genre au Louvre en 2017, le peintre Johannes Vermeer sera à l’honneur au Rijksmuseum d’Amsterdam dès le 10 février prochain. Il s’agit de la plus importante rétrospective jamais consacrée au maître hollandais.

Toute l’oeuvre ou presque réunie

Le Rijksmuseum a réalisé l’exploit de réunir vingt-huit des trente-quatre tableaux attribués à l’artiste provenant par exemple de la National Gallery de Washington, du Met, du Louvre pour La Dentellière et notamment trois tableaux provenant de la Frick Collection qui quittent New York pour la première fois, La leçon de musique interrompue, La Maîtresse et la Servante et L’Officier et la jeune fille riant.

Le mystère Vermeer

Johannes Vermeer naît et passe toute sa vie à Delft, une ville située à l’ouest des Pays-Bas, qui connaît un rayonnement particulier au XVIIe siècle avec l’essor du commerce, des sciences et de l’art. Avec un maigre corpus d’oeuvres et une biographie incertaine, Vermeer ne sera redécouvert qu’à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle. Il est aujourd’hui considéré comme un incontournable de l’Age d’or hollandais.

Maître des scènes de genre, Vermeer représente des intérieurs intimistes, dans lesquels ses personnages sont le plus souvent absorbés par leur tâche manuelle ou leur réflexion intérieure. 

Empreints de quiétude et de mélancolie, ses tableaux sont méticuleusement construits et présentent une perspective troublante de réalisme. C’est pour cette raison que les spécialistes s’accordent à penser qu’il utilisait une camera obscura, instrument optique qui s’est développé à la Renaissance permettant de projeter une image inversée de la précision de l’oeil. 

Les technologies actuelles ont permis une nouvelle compréhension de l’oeuvre de Vermeer en révélant dans certains tableaux des éléments invisibles à l’oeil nu. Ces découvertes, expliquées dans l’exposition du Rijksmuseum, offrent au spectateur une vision plus intimiste du travail du Sphinx de Delft.

La vue de Delft

Un des chefs d’oeuvre exposés est La vue de Delft, huile sur toile peinte vers 1660 représentant une partie de la ville natale du peintre. Unique paysage représenté par Vermeer avec La ruelle, cette vue n’en est pas moins impressionnante par le traitement de la perspective et de la lumière. La scène semble figée dans le temps et dégage un calme absolu que seules les cloches de l’église pourraient troubler. 

« Depuis que j’ai vu au musée de la Haye La Vue de Delft, j’ai su que j’avais vu le plus beau tableau du monde. Dans Du côté de chez Swann, je n’ai pas pu m’empêcher de faire travailler Swann à une étude sur Vermeer. » – Marcel Proust, Lettre à Jean-Louis Vaudoyer mai 1921

Claire Salon

Découvrez l’exposition

Vermeer 
Rijksmuseum
1, Museumstraat • 1071 XX Amsterdam
10 février – 4 juin 2023

Pour en savoir plus :

https://www.rijksmuseum.nl/en

Les BIS de Nantes et le Canada francophone, une histoire d’amour…

Les Biennales Internationales du Spectacle de Nantes (BIS) ont fait leur retour les 11 et 12 janvier 2023 pour leur dixième édition, après l’annulation de l’édition 2022 due au Covid-19. Ce n’est pas un secret, le secteur du spectacle vivant a été l’un des principaux secteurs touchés par les différentes crises de ces dernières années. Les BIS ont su faire preuve de résilience tout en préservant leurs engagements. Parmi les constantes, Nicolas Marc – directeur des BIS – a renouvelé sa volonté de créer des ponts entre le Canada francophone et la France. Cette volonté s’est particulièrement manifestée du côté du volet musical. Mais avant de rentrer dans les détails, introduisons d’abord les BIS et son festival associé, le BISE. 

Noémie Belhachmi 

Les BIS et le BISE, quésaco ?

Les BIS sont l’événement incontournable de début d’année pour les professionnel.les du spectacle vivant. Elles représentent l’occasion pour les différents acteurs du secteur, français comme internationaux, de se retrouver, de parler autour des enjeux actuels et futurs du milieu, de partager leurs vécus et surtout de développer leur réseau professionnel. Au programme des BIS, des conférences, des dîners, des vitrines… En bref, trois mots pour décrire cet événement : dialogue, esprit d’ouverture et convivialité. 

Parallèlement au volet professionnel, les BIS organisent depuis 2020 le BISE festival, festival de musique dédié aux artistes émergents. Le festival est réalisé en coproduction avec les salles Stereolux et Trempo sur l’île de Nantes. Pour leur dixième anniversaire, les BIS ont vu le BISE afficher complet pour les deux soirées de concerts ! 

Noémie Belhachmi 

Pourquoi une collaboration entre le Canada francophone et les BIS ? 

Depuis quatre éditions déjà, les BIS souhaitent créer un pont entre les industries musicales francophones canadienne et française. Cette année, cette envie s’est manifestée d’une part à travers les performances de deux artistes québécois lors du BISE, Zoo Baby et Ariane Roy. D’autre part, la soirée Côte à côte s’est tenue pour la quatrième édition consécutive le mercredi 11 janvier et j’ai eu la chance d’y assister. Cette soirée est le fruit d’un partenariat entre la Cité des congrès de Nantes, les BIS et les intervenants québécois et canadiens. Trois noms étaient au programme : la montréalaise La Bronze et sa musique électro-pop, le groupe d’indie-folk rétro acadien Les Hay Babies et enfin le chanteur Julien Sagot qui nous a proposé des chansons aux allures de poème avec des touches d’expérimentations sonores diverses et variées. 

La Bronze – L’habitude de mourir

Les Hay Babies – Fil de Téléphone

Julien Sagot – Cendre et descendre

Cette collaboration franco-canadienne permet aux artistes des deux bords de l’Atlantique de vendre leur musique et de s’exporter à l’étranger car beaucoup de diffuseur.ses, tourneur.ses, bookeur.ses, labels, gérant.es de salle et j’en passe sont présent.es lors des vitrines et cherchent de nouveaux talents. L’enjeu est double pour les artistes canadien.nes car la chanson est le porte-étendard de la culture francophone québécoise : pouvoir chanter en français est une façon d’affirmer cette culture et de préserver la langue française à travers la musique. En effet, le Québec connait actuellement des enjeux de préservation du français face à la montée de l’anglais dans la région. La langue française est plus globalement minoritaire au Canada avec 1 000 000 de francophones répartis dans le pays hors Québec. 

Un public au rendez-vous pour écouter les francophones canadiens ? 

Si le BISE a affiché complet, ce n’est pas le cas de la soirée Côte à côte à laquelle je suis allée. 

La salle était plutôt remplie mais les professionnel.les des BIS représentaient la grande majorité du public bien que les concerts étaient gratuits pour le public extérieur. Certes, la tenue de certains concerts du BISE en même temps que la soirée Côte à Côte n’a pas aidé. Selon moi, un autre facteur est à prendre en compte : le public n’est peut-être pas forcément sensibilisé à cette soirée et de manière générale à la musique québécoise francophone. Il faudrait peut-être mettre davantage en avant auprès du public ce partenariat franco-canadien pour les prochaines éditions car si les BIS permettent à des artistes canadien.nes d’être booké.es dans des salles françaises, le public manque encore un peu à l’appel. 

BISE à tous.tes, 

Noémie Belhachmi 

Pour en savoir plus :

TV5 Monde : https://www.youtube.com/watch?v=SOfYGEll_vs

Bis de Nantes : https://www.bis2023.com/presentation/ 

Côte à côte : https://coteacoteauxbis.com/

Quand le Louvre se livre

L’École du Louvre dites-vous ? Y étudier, ce n’est pas être un fin connaisseur des musées, mais savoir y goûter. Avoir de nouveau tout à y découvrir. Cuisinons une chronique sauce Paname pour ce blog goût beurre salé. Voici le séminaire Audencia à l’École du Louvre-2022. 

Le rythme est effréné. Les enseignements sont denses. La semaine est chargée. Voyons plutôt :

Entrée de l’école du Louvre (Claire Iamarene)

Lundi : Introduction à l’Histoire et aux missions des musées

Nous voilà introduits dans l’enceinte de l’École du Louvre par sa directrice, Claire Barbillon. L’autrice de L’Histoire de l’histoire de l’art au XIXe siècle esquisse à grands traits l’Histoire la muséologie.

Très vite, Ariane Lemieux prend le relais. Après un tour d’horizon des définitions du musée (« collection de documents ouverte au public »), nous nous penchons sur ses caractéristiques. Un musée conserve, communique et expose à des fins d’étude, d’éducation et de délectation (éléments de définition proposés par l’ICOM depuis 1947).

Pour l’après-midi, Cecilia Hurley nous éclaire sur l’Histoire des musées, du patrimoine et des collections. Nous parcourons les légendes d’Hésiode et de la ville de Mari où Ebih-II vécut. Par la force de l’image, nous pénétrons la nécropole royale de Saint Denis et observons des toiles de Gaddi (Santa Croce). L’illustration sert le propos. La méthode scientifique permet d’authentifier l’objet.

Amphithéâtre Goya – Ecole du Louvre (Côme Chirol)

Mardi : L’administration culturelle

Jérôme Fromageau, Président de la Société Internationale pour la Recherche en Droit du Patrimoine Culturel et Droit de l’art (ISCHAL) nous présente le droit du patrimoine culturel. Le doyen de la Faculté Jean Monnet invoque le Code du patrimoine pour nous expliquer la singularité de ce sentier rebelle du droit français. Nous considérons avec lui la décentralisation tardive des musées français depuis l’arrêté Chaptal du 14 fructidor an IX. 

L’après-midi est chargé. Nous le commençons avec Isabelle Limousin qui nous explique les missions et objectifs de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), service déconcentré du ministère de la Culture dans les régions. 

Pour terminer la journée, la directrice du musée de l’Homme, vient nous parler de sa politique d’exposition. Nous apprenons avec elle l’histoire de son musée d’anthropologie biologique injustement méconnu. Historiquement rattaché au Muséum d’Histoire naturelle, il a pâti d’une amputation traumatisante lorsque Jacques Chirac a décidé de créer le musée du Quai Branly pour y exposer ses collections. Aujourd’hui, Aurélie Clemente-Ruiz déborde d’énergie et d’idées nouvelles. Elle souhaite introduire des problématiques actuelles : condition féminine depuis cro-magnon, écologie. Au moment de conclure, cette ancienne élève de l’École du Louvre nous présente sa dernière idée folle : faire venir les amateurs de danse de rue dans son musée. C’est Breakdance au Trocadéro

Mercredi : Les musées à l’ère de la globalisation

Olivier de Baecque, avocat à la Cour de Paris, aborde la problématique cruellement contemporaine des restitutions des objets spoliés à des familles juives pendant l’occupation, ou extorquées aux populations colonisées. Nous étudions les cas d’espèce de trois Pissaro qui font l’objet de contentieux, voyons avec effroi une photographie du cadavre empaillé de la « Vénus hottentote » enfin restitué à l’Afrique du Sud en 2002.

L’après-midi, c’est Musée du Quai Branly. L’occasion d’essayer de comprendre la culture de continents que nous connaissons mal à des époques dont nous ignorons presque tout. Les collections sont stupéfiantes de modernité. Nous nous arrêtons sur les masques du royaume du Bénin (actuel Sud-Est du Nigeria), et parcourons l’Amérique précolombienne à rebours de sa chronologie. Les sculptures aztèques du XVème siècle sont saisissantes.

Jeudi : La médiation culturelle

Cathy Losson nous montre, vidéos à l’appui, combien la médiation est essentielle pour les plus jeunes. La cheffe de service éducation-démocratisation-accessibilité au Musée du Louvre nous propose d’étudier la programmation réalisée à destination des publics « éloignés de la culture » grâce à un programme établi pour les vacances de printemps. Pour les préadolescents, le Louvreimagine la Pompadour en influenceuse et un jeu de piste autour des toiles qui apparaissent dans le clip Apeshit de Beyoncé et Jay-Z en 2018. 

Manuela Meunier-Noel, service de la médiation au musée du Quai Branly, approfondira ces problématiques avec nous. Les animations ont vocation à attirer les publics du « champ social ». Autre manière de dire « non-publics ». Heureusement, les maisons de quartier, les associations jeunesse peuvent être à l’initiative en tant que « relais » pour ces jeunes défavorisés. Pour autant, l’offre doit aussi s’adapter au « tout-public » (adultes) qui a aussi le droit d’apprendre.

L’après-midi, Jacqueline Eidelman, sociologue des publics des musées au CNRS, livre les fruits d’études universitaires des publics. Nous explorons avec elle de nouvelles manières de soumettre des questionnaires de satisfaction.

L’après-midi se termine au musée d’Orsay. Gaudí est à l’honneur. Élise Dubreuil, commissaire de l’exposition consacrée à l’architecte moderniste catalan, dévoile le Barcelone du parc Güell et de la Casa Batlló. On devine déjà dans son mobilier difforme les prémices de l’avant-garde surréaliste dont Salvador Dalí sera l’incarnation avec, par exemple, la Persistance de la Mémoire.

Exposition Gaudi – Musée d’Orsay (Bertille Zimmerman)

Vendredi : L’acquisition des œuvres et les expositions temporelles

Un sympathique monsieur tout en moustaches se présente à nous. Claudiquant d’un air presque guilleret, Louis-Antoine Prat s’assoit, sort un texte imprimé et commence sa lecture sans daigner lever l’œil. L’intonation est presque aristocratique ; le ton jovial, pour ne pas dire enjoué. Le curieux personnage est un passionné. Les phrases passent, les démonstrations se succèdent, les exemples s’égrènent. Ce Monsieur Monopoly des collections muséales est le président de la Société des amis du Louvre. Après une heure de lecture sans interaction avec l’auditoire, il s’approche et entame les échanges avec un grand sourire. L’humeur est réjouie et l’humour délassant. L’homme d’expérience nous parle de son parcours, de sa vision de l’art en tant que collectionneur. Une œuvre dont il rêverait absolument de faire l’acquisition ? Un Velázquez ! Le Louvre n’en a pas.

L’impatience est au plus haut après une semaine à parler du Louvre sans y pénétrer. Flavia Irollo nous y attend. La conservatrice nous présente l’exposition temporaire. Nous nous intéressons aux matériaux et aux couleurs : sculpture sur ivoire, tableaux peints sur du lapis lazuli (d’où le mot « azur » en français) ou sur des plumes. Une fois le tour terminé, nous nous rendons dans les salles dédiées aux enfants et à la médiation. Une kyrielle de coloriages et les puzzles à l’effigie des grandes toiles occupent les rejetons. 

La semaine se termine dans la fatigue et la satisfaction d’un séminaire captivant. Lundi, ce sera Versailles!

Marco Guichard

L’Incompris – Luigi Comencini (1966)

Il est des œuvres qui marquent une existence, qui ne nous laissent pas indemnes, qui nous touchent profondément car elles nous confrontent à ce qui fait de nous des êtres humains : nos émotions. C’est le cas de L’Incompris, un film italien de 1966 réalisé par Luigi Comencini. Dès les premières minutes, on sait que l’on ne va pas en sortir entier. On se retrouve happé par les images vieillies et la musique lancinante, absorbé par le drame qui se déroule sous notre regard intrusif. L’Incompris est un film intense qui donne à voir les souffrances d’une famille, avec finesse et délicatesse. Ici, pas d’explosion ni de course-poursuite, pas d’agents secrets en combinaison de cuir, pas de vaisseaux spatiaux ni de mitraillettes. Il n’y a que cette grande maison italienne, ce jardin verdoyant et le soleil de Florence. 

Une famille face au deuil

John Duncombe est le consul du Royaume-Uni en Italie. Le film s’ouvre sur un drame : la femme de Sir Duncombe vient de mourir. Ce dernier, désormais veuf, doit élever seul ses deux fils. L’aîné, Andrea, est un petit garçon débordant d’énergie, facilement distrait et très protecteur envers son petit frère Milo, un enfant sensible et maladif. 

Sir Duncombe, pensant Andrea assez vieux pour apprendre la triste nouvelle, lui annonce le décès de sa mère. La réaction d’Andrea va alors précipiter l’intrigue. Inattentif, il a du mal à comprendre la gravité de la situation et Sir Duncombe va prendre pour une maturité détachée ce qui est en réalité un chagrin si intense qu’il en devient anesthésiant. Cette incompréhension est le point de départ d’un lent glissement vers la conclusion déchirante de ce film. 

Le consul est un homme occupé, distant tant physiquement qu’émotionnellement pour ses enfants, en particulier pour Andrea. L’apparente indifférence de son fils le met mal à l’aise et le renvoie face à un deuil qu’il a du mal à accomplir. Il se replie sur lui-même et ne trouve du réconfort que dans la présence de l’affectueux Milo – qui, ignorant de la mort de sa mère, continue de vivre avec toute la joie innocente de l’enfance. Sir Duncombe délaisse petit à petit Andrea, tout occupé à son inquiétude pour Milo, qui a la santé fragile. 

Extrait du film

Les thèmes de l’enfance et de la famille sont traités avec une justesse rare. La relation fraternelle entre Andrea et Milo est dépeinte avec réalisme. Malgré l’amour puissant qui les lie, les chamailleries sont nombreuses et les petits chagrins deviennent des séismes dans un cœur d’enfant. On est touché par les moments de tendresse, on se révolte face au traitement de faveur de Milo, on souffre de la solitude d’Andrea. Les doutes de Sir Duncombe et ses maladresses nous mettent face à des questionnements essentiels sur ce que c’est d’être parent. 

L’intrigue se déroule avec simplicité, glisse peu à peu vers une tragédie que l’on devine, sans la comprendre vraiment. Cette simplicité entre en contradiction avec la complexité des relations familiales. Il est si dur de s’accepter, quand bien même on s’aime profondément. Et il est si dur de trouver les mots, de se parler, quand la souffrance est telle qu’on ne peut l’exprimer.

Tout au long de ce film, on assiste à l’échec d’une parole qui pourrait être salvatrice. Au lieu de cela, le dénouement dramatique s’avance, doucement, inexorablement.

Un peu d’histoire

L’Incompris s’inscrit au cœur d’une mouvance cinématographique très particulière, celui du cinéma italien de la Cinecittà. La Cinecittà est à l’origine un immense complexe de studios cinématographiques situé près de Rome, en Italie. Sa réalisation date des années 1930, sous le régime fasciste de Benito Mussolini. Luigi Freddi, qui était le chef du cinéma du gouvernement à l’époque, voulait pouvoir concurrencer les Etats-Unis et Hollywood, pour imposer le cinéma italien comme un outil de soft power. En réalité, le but était aussi de créer un cinéma de propagande efficace et prestigieux. La Cinecittà est inaugurée en 1937 par Mussolini lui-même. Et c’est un grand succès. Jusqu’aux années 40, la production cinématographique italienne fait un bon en avant, aidé par une contribution financière gouvernemental très généreuse. En 1943, la chute de Mussolini va marquer un tournant dans le développement de la Cinecittà. Désormais débarrassés du carcan de la propagande, de nombreux réalisateurs vont enrichir le mythe et marquer l’histoire du cinéma. On peut citer par exemple Luchino Visconti, Alessandro Blasetti, ainsi que ceux qui popularisèrent le genre du néoréalisme, Roberto Rossellini et Vittorio De Sica. La Seconde Guerre Mondiale va bousculer la Cinecittà, bombardée et presque détruite. 

Par Jean-Pierre Dalbéra — L’inauguration de Cinecitta par B. Mussoloni en 1937, CC BY 2.0

L’après-guerre sera marqué par un renouveau de la Cinecittà, venant ironiquement des Etats-Unis. Les réalisateurs américains délocalisent la production en Italie, pour profiter des prix avantageux du pays. C’est le début de l’âge d’or de la Cinecittà, qui durera jusque dans les années 60. A cette époque, de très nombreux péplums et films grand-publics sont tournés dans le complexe, avant que l’attrait pour ce genre soit lentement remplacé par le style « James Bond » puis par les westerns spaghetti – incarné par le grand Sergio Leone, réalisateur de Le Bon, la Brute et le Truand.

Luigi Comencini, ou comment filmer l’enfance 

Luigi Comencini est un réalisateur italien né en 1918 et mort en 2007. Il a vécu en France pendant son enfance puis a fait des études d’architecture à Milan, avant de se tourner vers le cinéma. Il commence sa carrière comme critique, puis passe derrière la caméra en 1946 avec la réalisation de son premier court-métrage. 

De nos jours, il est reconnu comme un grand réalisateur et a été récompensé plusieurs fois – il a notamment reçu le Lion d’Or de la Mostra de Venise en 1987 pour l’ensemble de sa carrière. Mais durant son vivant, il fut largement sous-évalué par la critique. On lui préférait un cinéma plus engagé, très en vogue dans les années 70 en Italie. Cela dit, il jouit tout de même d’une bonne réputation et a eu quelques succès grand-public, comme Pain, amour et fantaisie

Le thème de l’enfance est récurrent dans l’ensemble de son œuvre. Il veut montrer l’innocence de l’enfance, mais en réalité, c’est plus souvent avec gravité qu’il aborde ce sujet. L’Incompris est un drame psychologique, un genre qui se caractérise par une attention particulière portée à la psychologie des personnages, à leurs problèmes intimes plutôt qu’à l’intrigue elle-même. Dans L’Incompris, le deuil est un élément central et les événements qui se déroulent ont pour finalité de montrer les déchirements intérieurs, plutôt que de faire avancer une histoire. 

Stefano Colagrande dans une scène du film

L’Incompris est un film intense, qui fait ressentir des émotions très fortes et ancrées au plus profond de nous. Il est impossible de ne pas sourire, impossible de ne pas pleurer. Car on pleure beaucoup devant L’Incompris, vous voilà prévenu. Mais si vous vous décidez à le regarder, vous en sortirez bouleversés, remplis par une espèce de béatitude, mais aussi une certitude qui vous poursuivra pendant longtemps : vous aurez regardé quelque chose de terriblement beau.

Coline Roche

Sources : 

Article sur la Cinecittà : 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cinecitt%C3%A0

Articles Luigi Comencini : 

https://www.universalis.fr/encyclopedie/luigi-comencini/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Luigi_Comencini

Articles L’Incompris

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Incompris

« Pourvu que la mastication ne soit pas longue », ou comment le spectacle nous replace au cœur d’une histoire déchirante

En mars dernier, la semaine d’éducation et d’actions contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT au Musée de l’histoire de l’immigration a été rythmée par des conférences, des débats, des performances artistiques, du théâtre ou du cinéma. Retour sur un spectacle bouleversant proposé à l’occasion de cette semaine riche en émotions au Palais de la Porte Dorée.

Un spectacle placé sous le chiffre 3 

Trois artistes, trois continents, trois disciplines artistiques.  

Et trois secondes seulement pour que le spectateur se retrouve projeté au milieu d’une affaire dont la violence, inouïe, est racontée par la conjonction du théâtre, de la danse et de la musique. 

Cette histoire, c’est celle d’Amadou Diallo, un jeune homme d’origine guinéenne âgé de 23 ans vivant aux Etats-Unis, qui est abattu le 4 février 1999 en bas de son immeuble par quatre policiers new-yorkais. 

Quarante-et-une. C’est le nombre de balles tirées par les policiers sur un jeune homme qui, croyant qu’on lui demande de sortir ses papiers pour un contrôle, met la main dans sa poche et induit en « erreur » la police de New York qui pense alors qu’Amadou Diallo s’apprête à brandir une arme.

Quarante-et-un tirs, en direction d’un jeune homme innocent et non armé. 

La rencontre artistique d’Hakim Bah (auteur de théâtre guinéen), de Juan Ignacio Tula (artiste de cirque et danseur argentin), et d’Arthur B. Gilette (guitariste et compositeur français) rend ainsi hommage à Amadou Diallo et dénonce les violences policières aux Etats-Unis par une fiction documentée aux notes poétiques. 

Une mise en scène poignante 

La mise en scène du spectacle s’appuie sur un dispositif multisensoriel, donnant à voir aux spectateurs des jeux de lumière, de son, de mouvement. 

Dans une même unité de temps et de lieu, l’action elle, est démultipliée. Tandis que l’acteur Hakim Bah énonce avec la plus grande émotion un monologue relatant les faits, l’artiste circassien Juan Ignacio Tula réalise des figures avec une roue Cyr au rythme des notes jouées par le musicien Arthur B. Gilette. Le regard du spectateur passe tout au long de la représentation de l’un à l’autre sans jamais se fixer réellement, et la tension de l’histoire monte crescendo, jusqu’à son paroxysme : la mort d’Amadou Diallo. 

La proximité physique des acteurs avec les spectateurs, l’ajout d’effets scéniques tels que la fumée, le changement de costumes et de décors au cours du spectacle, permettent une immersion totale au cœur du spectacle et de l’affaire de la mort injuste et cruelle d’Amadou Diallo. 

« Pourvu que la mastication ne soit pas longue », un titre évocateur 

Lors des échanges avec les artistes à la fin de la présentation, la question du sens du titre donné au spectacle par l’auteur Hakim Bah a été posée. 

« Pourvu que la mastication ne soit pas longue », c’est la douleur d’Amadou Diallo lorsque les balles lui traversèrent le corps, changeant les secondes en une éternité. 

« Pourvu que la mastication ne soit pas longue », c’est la prière pour que tout s’arrête, pour ne plus rien sentir. 

« Pourvu que la mastication ne soit pas longue », c’est la volonté profonde de l’auteur que ce fait divers, d’une violence symbolique et symptomatique des violences policières, ne se reproduise plus jamais. 

« Pourvu que la mastication ne soit pas longue », c’est la lutte contre le profilage vis-à-vis des personnes noires aux Etats-Unis, la contestation contre le racisme et la discrimination, et la revendication de l’égalité humaine. 

« Pourvu que la mastication ne soit pas longue », c’est un titre pour Amadou et pour tous les autres. 

Le Palais de la Porte Dorée, une invitation à faire évoluer son regard sur les sujets liés à l’immigration 

Palais de la Porte Dorée

L’établissement public du Palais de la Porte Dorée est créé en 2012 par décret, regroupant le monument historique du Palais, le Musée national de l’histoire de l’immigration, et l’Aquarium tropical.

A l’origine, le Palais de la Porte Dorée est construit en 1931 pour l’Exposition coloniale internationale. L’édifice est ainsi voué à montrer les produits et productions artistiques des colonies françaises et des pays sous protectorat français, par la construction de pavillons, d’attractions, d’un aquarium tropical et d’un jardin zoologique. 

Il promeut la puissance coloniale de la France ainsi que sa mission civilisatrice menée dans les colonies, et pose un regard idéalisé sur les relations entretenues avec ces dernières. Les objets étant exposés à l’occasion de l’Exposition, ils sont présentés comme des investissements pour les industriels métropolitains et fascinent les européens. 

Aujourd’hui, l’Etablissement public se pose comme conservateur des éléments liés à l’histoire de l’immigration en France, particulièrement à partir du XIXe siècle et adopte une position de « neutralité engagée » face à son histoire, invitant le public à poser un autre regard sur l’immigration en France. Bien loin de l’outil de promotion des relations idéalisées entre la métropole et ses colonies qu’il pouvait être à l’origine, le Palais met en lumière les apports de l’immigration à l’histoire française et propose des réflexions sur les sujets des migrations, des questions identitaires et des nationalismes notamment. 

Depuis 2017, le Palais organise un « Grand Festival » se tenant en mars et donnant la parole aux artistes et aux visiteurs sur les sujets du racisme, de l’antisémitisme et de la haine anti-LGBT. « Pourvu que la mastication ne soit pas longue » s’est déroulé cette année dans le cadre de cet évènement.

Nina Reguillot

Sources

https://www.histoire-immigration.fr/programmation/spectacles-et-performances/pourvu-que-la-mastication-ne-soit-pas-longue

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Palais_de_la_Porte-Dorée

Visite à BUAS, l’université à la pointe de la technologie !

La crise sanitaire a empêché les étudiants du monde entier de pouvoir vivre leur vie étudiante pleinement. Avec les cours en distanciel, les évaluations réalisées en ligne, accompagnés de la fermeture des frontières et l’isolement des pays, toutes ces conditions ont empêché les étudiants de la majeur « Management des Institutions Culturelles » de pouvoir réaliser leurs séminaires pendant deux ans. En revanche, les conditions sanitaires se sont assouplies et les pays se sont plus ou moins ouverts. C’est ainsi que 10 étudiants ont eu la chance de pouvoir réaliser une semaine de séminaire dans l’université : « Breda University of Applied Sciences » durant la semaine du 24 au 31 avril 2022.

L’université de Breda est un établissement fondé en 1966 spécialisé dans des domaines comme les médias, l’hôtellerie, le tourisme mais aussi les jeux vidéo. Cette université, constituée d’environ 7 700 étudiants, nous a permis de nous imprégner du monde des jeux vidéo, et plus précisément celui de la réalité virtuelle et augmentée. Notre séminaire consistait donc de suivre un module d’étude autour du thème du « Digital Entertainment ». Nous avons ainsi pu suivre des cours avec des intervenants de « l’académie des jeux et des médias » et celui « des loisirs et événements » au sein du nouvel établissement : le « Mgr. Hopmansstraat 2 ».

BUAS met énormément en avant la créativité des étudiants et ces derniers ont un libre total d’accès auprès des équipements techniques. Le premier jour, nous avons visité les locaux, accompagné de deux étudiants en « game design » qui ont expliqué les différents modules et les cours de leur cursus. Différentes technologies utilisées pour des projets de VR ou de AR nous ont été comme une mise en place de caméra permettant de créer un visage en 3D à partir d’un visage réel, ou encore un énorme écran permettant de remplacer le fond verre dans la production audiovisuelle. Il s’agit d’une technologie qui s’est beaucoup développé dans des séries comme « The Mandalorian ». De plus, certains des étudiants ont pu expérimenter la technologie de la réalité virtuelle grâce à des jeux en casque VR.

Notre séjour : une semaine pleine de rebondissements :

Après un dimanche mouvementé où la moitié de notre groupe a pris le bus à temps tandis que l’autre s’est retrouvé dans un train qui faisait demi-tour (merci la SNCF…) et une nuit dans notre super hôtel « première classe », nous avons pu enfin rejoindre l’université de BUAS, et tout ça, à vélo. Nous avons été accueillis par la coordinatrice de la majeure : « Media & Games », Evy Faivre et le directeur Robert Grigg autour d’un bon café. Après cela, nous avons eu nos deux premiers cours : « VR and mixed Realities » et « Transmedia Storytelling ». Durant cette journée, nous avons été introduits à notre projet : créer pour la fin de la semaine en groupe un transmédia autour du jour de la fête nationale de King’s Day.

Mais qu’est-ce que le transmédia ? Bonne question ! Lorsque l’on parle de ce concept, il faut penser au univers tels qu’Harry Potter, Star Wars ou encore le Marvel Cinematic Universe. Ils ont beau tous avoir des univers différents mais ils possèdent tous une propriété commune ; le fait d’être des transmédias. Il s’agit de créer un univers à part entière et réaliser des histoires autour de cette univers. Prenons l’exemple du monde de Star Wars. Nous avons presque tous vu les films qui parlent d’une histoire dans un monde de planètes dans une galaxie très lointaine… Plusieurs médias se sont servi de cette galaxie pour créer des histoires, comme le film « Rogue One » ou encore le jeux vidéo « Star Wars Jedi : Fallen Order ». Harry Potter est également un transmédia, notamment par l’étendu de l’univers avec les films des animaux fantastique, ou encore le jeu vidéo actuellement en développement : « Hogwarts Legacy : l’Héritage de Poudlard ».

Après cette journée de cours et d’introduction au monde des jeux vidéo et du média entertainment, nous avons eu la chance de visiter l’église de la ville et ainsi monter en haut de la tour pour observer le cloché, le carillon et la vue sur la ville. Par la suite, nous avons mangé dans un restaurant néerlandais, proposé par Evy, avec des plats très gouteux et un décor plus que satisfaisant.

Le deuxième jour, nous avons eu des cours de « Imagineering », « interactive Narrative » et une présentation sur le parc d’attraction « Efteling ». Le soir même, nous avons pu découvrir les débuts de King’s Day qui commençaient à remplir les rues de gens joyeux et de musiques électro.

Le lendemain, nous avons pu rencontrer Jeanne, une guide de « Breda Blind Walls Gallery » qui nous a proposé de visiter la ville de Breda en vélo et de découvrir les différentes fresques sur les murs de la ville. Après ce tour en vélo, nous nous sommes rendus dans le centre-ville afin de découvrir ce qu’était King’s Day, en pleine journée. Les habitants étaient habillés tous en orange avec une bière à la main et dansant sur de la musique dans tous les coins de rue. Nous avons également pu apercevoir des enfants vendant leurs jouets dans le parc de la ville.

Pour ce qui est du jeudi, nous avons pu avoir des cours « d’introduction aux esports ». Nous avons également eu l’occasion de travailler sur notre projet de création de transmédia. Le jeudi soir, nous avons proposé à Martha et Evy de faire un restaurant indonésien. En effet, le pays est imprégné de la culture indonésienne qu’il a auparavant colonisé. Il nous a donc semblé pertinent de pouvoir gouter à cette cuisine lors de notre séminaire.

Finalement, le vendredi était la journée des présentations de projets. Nous avons donc tous pitcher nos idées de projet de création de transmédia. Ensuite, nous avons pris un petit bus pour nous rendre… Au parc d’attraction « Efteling » ! Une fois là-bas, nous avons eu la chance de profiter des attractions (plus ou moins extrêmes) mais également de découvrir tout l’univers et les histoires que le parc inspire.

Finalement, nous sommes tous repartis le dimanche dans la journée, triste de pas avoir pu rester plus longtemps. Une semaine à Breda était une expérience très enrichissante puisque grâce à ce séminaire, nous avons pu vivre en groupe dans une ville qui nous étaient tous inconnu et apprendre dans une université spécialisée dans la VR de l’AR et globalement autour des nouvelles technologies du jeu vidéo. Nous avons également pu apprendre à nous connaître tout en découvrant une nouvelle culture.



Tom Grégory